Des billets de 100 dollars. Crédit Photo: Libnanews.com
Des billets de 100 dollars. Crédit Photo: Libnanews.com

Alors que les institutions internationales se penchent sur le dossier libanais, avec une rencontre hier entre le Premier Ministre, le ministre des finances et une délégation de la Banque Mondiale et ce samedi une réunion entre le Ministre des Finances et une délégation du FMI, les obligations libanaises poursuivent leur chute, sur fond de rumeurs sur une possible restructuration ou d’un rééchelonnement de la dette publique libanaise, équivalente donc à un défaut selon les agences de notation internationales.

Ainsi, lors des derniers échanges, les obligations libanaises arrivant à maturité en avril 2020 ont à nouveau été à la baisse, s’échangeant à 77.5 cents, soit une perte de 2.7 cents cette semaine, bien en dessous du dollar de valeur nominale.

Celles de 2022 ou encore 2033 ont également chuté, pour s’établir respectivement à 45 cents et 40 cents.

Par ailleurs, une délégation de la direction régionale de la Banque Mondiale s’est rendue auprès du Premier Ministre Hassan Diab et du ministre des Finances Ghazi Wazni pour discuter avec eux de solutions quant à la crise économique que traverse le Liban.

Les responsables de la Banque Mondiale ont réitéré leur offre d’aider le Liban

Aussi, le Ministre des Finances, Ghazi Wazni, devrait rencontrer ce samedi, le directeur exécutif par intérim du FMI, Sami Geadah.

Le Fonds Monétaire International avait déjà évoqué certaines mesures visant à réduire le déficit public. Pour rappel, le déficit public atteindrait 154% du PIB alors que le déficit budgétaire aurait atteint 11.9% fin 2019, selon les premières estimations rendues publiques.

Ainsi, le FMI souhaiterait une augmentation du budget via une augmentation de la TVA et l’élimination des subventions publiques, notamment à l’Electricité du Liban (EDL). Aussi, la politique de maintien de la parité entre la livre libanaise et le dollar pourrait être révisé. Un flottement de la monnaie locale n’est pas à exclure. Alors que le taux réel de la livre libanaise a été déjà dévalué de 53% au marché noir, le taux officiel reste toujours à 1507 LL/USD.

D’autre part, le gouvernement libanais tout juste constitué fait face à certaines pressions de la part de la communauté internationale qui exige la mise en place de réformes économiques, fiscales et monétaires avant toute aide.

Aussi, le groupe de soutien international pour le Liban a appelé à l’adoption rapide d’un programme de réformes économiques qui serait capable de répondre aux demandes du peuple libanais. Il a également rappelé dans un communiqué, la vulnérabilité de la population. Un rapport de la Banque Mondiale prévoyait ainsi que 50% de la population libanaise pourrait vivre en dessous du seuil de pauvreté en 2020.
Le groupe de soutien appelle à l’adoption immédiate du budget 2020 et à la mise en place rapide des groupes publics dont l’EDL fait parti.

Ghazi Wazni avait, à ce sujet, révélé que le gouvernement chercherait d’abord à obtenir un prêt de 5 milliards afin de financer les achats de blés, de médicaments ou encore d’essence, jusqu’à présent pris en charge, depuis l’adoption de la circulaire 530 du 1er octobre 2019, par la Banque du Liban (BDL) selon un certain mécanisme. Cette information a fait craindre un effondrement des réserves monétaires nettes de la banque centrale alors que 2 émissions obligataires pour un montant de 2.1 milliards de dollars viennent à échéance en mars et en avril prochain.

Un commentaire?