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” Comment ne pas voir, avec Szasz, qu’aujourd’hui le concept de ” maladie mentale ” sert principalement à occulter sans les expliquer les problèmes rencontrés dans les relations personnelles et sociales ?… nous avons pris l’habitude de nier les controverses morales, personnelles, politiques ou sociales en prétendant qu’il s’agit de problèmes psychiatriques ; c’est-à-dire en jouant le jeu médical. Jouer ce jeu, comme le dit Szasz, est parfait pour des gens qui ne désirent pas réellement se rencontrer face à face, qui ne désirent pas réellement se comprendre mutuellement ; c’est-à-dire pour une large proportion de la race humaine. ” Mais, ajoute Szasz, c’est une chose parfaitement inacceptable pour ceux qui désirent rencontrer leurs camarades humains comme des personnes et non pas sur la table d’autopsie ni derrière les portes closes de l’asile d’aliénés….”
ARCHIVES, L’illusion de la folie, Par ROLAND JACCARD, le monde.fr, Publié le 04 avril 1975.

Au Liban, la désolation prévaut. Des éléments insoupçonnés font partie de l’immobilisme du libanais. Ils prédisposent parfois l’adulte à des abstinences graves. Elles traduisent chez une large tranche de la population les moeurs de la convenance obligée. L’éducation parentale dite traditionnelle a démarqué l’endurance remarquable de nos ancêtres mais aussi les conséquences de leurs omniprésences dans la vie familiale. Cependant l’enfant a certes besoin d’être accompagné mais a parfois besoin d’explorer son terrain émotionnel afin d’agir au mieux par lui-même. En lui assurant l’intervention et la protection il va s’habituer à dépendre sur les autres en évitant de vivre l’événement. L’exploration de ses propres moyens sera alors décalée ainsi que la mise en place de sa propre confiance quand une situation délicate ou conflictuelle se présente . Par excès de surprotection, le potentiel émotionnel a tendance à rester en retrait, en attendant les intervenants propices. Pour beaucoup de parents libanais , l’éducation est plutôt associée à un projet extérieur, celui de l’école, alors que le choix restreint à la maison est établi d’avance par les règles parentales basées sur les expériences passées, les préjugés, l’humeur et la susceptibilité des aînés . 

L’exploration d’un engagement délibéré à l’âge adulte demeure longtemps à l’image d’un apprentissage de base et d’un contexte initialement scolaire. Sinon, il est plutôt conditionné par le degré de tolérance de ses référents familiaux, de l’entourage et de sa communauté. Un avis différemment exprimé dépendra donc des rituels de la politique familiale d’abord et du contexte sociétal ensuite . Les vues opposées sont ici davantage perçues comme une provocation de l’ordre voulu. Voici quelques thèmes défavorables au parcours de la citoyenneté qui concernent des apports contextuels : L’ intolérance à reconnaître l’erreur, la non transparence vis à vis de l’application d’une fonction et l’interprétation évasive pour échapper au suivi rigoureux des normes. Quand la personne évite de gérer ses propres responsabilités elle ne reconnaît plus ses échecs. Que d’enfants et d'”adultes” vivent sous des tutelles psychologiques semblables car ils ont appris à posséder ce qu’ils peuvent à travers des chantages affectifs et des dépendances propices. Que de gens souffrent au Liban de  ceux qui occupent de bons postes comme une propriété privée alors que les graves négligences se traduisent par la relativisation des situations. La déliquescence des justes rôles a entretenu la politique de l’évitement et la pathologie des nœuds . 

Joe Acoury

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