L’agence nationale d’information annonce qu’une vive altercation a actuellement lieu entre députés et juges lors d’une réunion au Palais de Justice de Beyrouth.

Le député Adib Abdel Massih a accusé les gardes du corps du ministre de la Justice d’avoir agressé les parlementaires à l’intérieur du palais de la justice.

“Au cours de la réunion, le député Waddah Al-Sadiq a été battu, et une bagarre a éclaté entre les députés et le personnel de sécurité du ministère de la Justice, et ils ont été retirés. Mon téléphone a été confisqué par ces éléments du Ministère de la Justice”, déclare-t-il.

Parmi les députés présents, George Okees, Ghassan Hasbani, Nazih Matta, Saeed Al-Asmar, Ghayath Yazbek, Razi Al-Hajj, Elias Hanakash, Nadim Gemayel, Ibrahim Mneimneh, Mark Daou , Michel Douaihy, Michel Moawad et Adeeb Abdel-Masih, Fouad Makhzoumi et plusieurs avocats se sont joints à la rencontre avec le ministre de la Justice sortant, le juge Henri Khoury. Ils entendent ainsi dénoncer la décision du ministre de la justice qui pourrait appeler le conseil suprême de la magistrature à écarter le juge Tarek Bitar de l’enquête portant sur l’explosion du port de Beyrouth après que celui-ci a décidé de reprendre les procédures gelées depuis 13 mois.

Cette altercation intervient alors que les familles des victimes de l’explosion du 4 août 2020 manifestent également à l’extérieur du tribunal.

 Cette instance, suite au bras-de-fer entre le juge en charge de l’enquête et le procureur de la république, pourrait démettre le juge Bitar et nommer un nouvel enquêteur, une procédure dénoncée par les familles des victimes qui y voient la main des partis politiques et des intérêts impliqués dans le dossier. 

Pour rappel, le procureur de la république avait pris cette décision alors qu’il fait lui-même parti des personnes mises en examen par le juge d’instruction, le juge Tarek Bitar en charge du dossier. Ce dernier avait décidé de poursuivre les procédures judiciaires qui avaient été gelées plus de 13 mois suite au recours présentés par des anciens ministres des finances, Ali Hassan Khalil, des travaux publics Ghazi Zoaiter dont la soeur est l’épouse du procureur de la république, devant la cour de cassation, se basant sur une étude judiciaire. Celle-ci notait que la cour de cassation lui serait d’importance inférieure, lui-même étant nommé par le conseil supérieur de la magistrature. 

Il avait, dans la foulée, mis en examen le directeur actuel de la sureté générale, le général Abbas Ibrahim, son homologue de la sécurité de l’état, le général Tony Saliba et le procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat, estimant que ces derniers avaient été informés de la dangerosité des matériaux stockés dans le hangar 12 sans prendre des mesures nécessaires pour éviter le drame. 

Parallèlement à sa décision de faire libérer les détenus, le procureur de la république a estimé que les décisions du juge Tarek Bitar ne devraient pas être appliquées et porté plainte contre lui.

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