Hier, le ministre des finances a annoncé la dévaluation officielle de la livre libanaise par rapport au dollar, une mesure attendue depuis de nombreuses années. Cette dévaluation, un peu sous-pression, après que la parité de la livre libanaise face au dollar ait été artificiellement maintenue depuis 1997 à 1507 LL/USD, intervient alors que le système financier, déjà en faillite officieusement depuis l’instauration d’un contrôle informel des capitaux pourrait définitivement s’effondrer en novembre faute de liquidités suffisantes pour maintenir l’illusion.

Cette annonce était également attendue après le vote du parlement qui instaurait une parité – sans qu’on sache par quelle méthode scientifique elle a été calculée justement de 15 000 LL/USD.

Cependant aussi, ce taux de parité semble amener à réitérer l’erreur commise en 1997 d’un PEG ou ancrage de la livre libanaise face au dollar, à moitié de sa valeur réelle à l’époque, amenant à ce que le Liban, un pays souffrant d’un déficit chronique de la balance commerciale, dilapide ses devises étrangères et vive au-delà de ses moyens. On ignore ainsi comment cette parité qui semble être la moitié de la parité au marché noir sera financée d’autant plus que contrairement à 1997, les moyens de financer celle-ci manquent en raison des pertes du secteur bancaire à l’heure actuelle.

Pourtant cette mesure était attendue après que le parlement ait entériné un budget de 15 000 LL/USD avec comme mesure phare la multiplication par 3 des salaires, synonyme d’inflation et surtout de recours à la planche à billet faute d’un financement correct, à hauteur, des déficits publics. Cette division par 10 du taux de parité semble ainsi amener à admettre aussi la dévaluation des salaires des fonctionnaires, chose qui était catégoriquement refusée jusqu’à présent par les pôles au pouvoir.




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