Le Gouverneur de la Banque du Liban (BDL) s’est entretenu de la situation économique libanaise avec le Président de la République, le Général Michel Aoun. Il a ainsi invoqué la crise monétaire et notamment celle concernant les liquidités et l’absence de dollars sur le marché local.

Pour rappel, au Liban, à l’heure actuelle, les banques ont instauré un contrôle des capitaux, interdisant de retirer plus de 200 USD par semaine en général et interdisant les transferts à l’étranger.

Deux systèmes de parités sont désormais également en place, un officiel avec un taux toujours fixé à 1 511.5 LL/USD mais également un marché parallèle ou le dollar s’échange désormais à 2400 LL/USD. Par ailleurs, les études économétriques actuelles évoquent un taux réel de la livre libanaise face au dollar de 3 000 LL/USD.

Hier, sur les ondes de la chaine de télévision MTV, le gouverneur de la Banque du Liban, avait pourtant exclu tout effondrement prochain de l’économique libanaise ou toute faillite prochaine d’établissements bancaires.

Tout en notant qu’il n’y aura pas de faillite ou de défaut de l’état, le gouverneur de la BDL a reconnu que les personnes vivant sous le seuil de pauvreté devrait augmenter.

“Il y a une crise et des difficultés, mais pas d’effondrement”, estime-t-il, indiquant que les banques faisant face à des difficultés devront fusionner. Il a écarté tout changement de la politique monétaire concernant le maintien de la parité de la Livre Libanaise, en dépit de l’instauration d’un taux de change parallèle ou les corrections de la valeur de la monnaie locale ont été effectuées ou encore de la crise de liquidité

À ce sujet, il a accusé les déposants d’être à l’origine de la crise de liquidité, en raison de retraits importants de dollars et évoqué le fait que, selon lui, aucune décote n’est prévue.

Cependant, Riad Salamé a noté que cette décision n’est pas du ressort de la Banque du Liban mais du parlement, une loi étant nécessaire pour la prise d’une telle mesure.

Il a également accusé les crises politiques successives d’être à l’origine de la crise économique, rappelant les retards pris dans l’élection d’un nouveau président de la république, dans la formation des gouvernement ou encore les échecs des plans d’amélioration de la production et de la distribution d’électricité. Riad Salamé a indiqué qu’il s’agit de sa responsabilité de préserver les structures financières actuelles.

Au sujet de transfert de sommes importantes à l’étranger en dépit de l’instauration par l’association des banques du Liban, d’un moratoire à ce sujet, le gouverneur de la BDL a indiqué avoir envoyé des équipes de la commission spéciale d’enquête de la BDL au sein des banques. Les résultats, assure-t-il, seront communiqués au procureur de la république pour qu’il puisse procéder aux mesures judiciaires nécessaires.

Pour rappel, le gouverneur de la Banque du Liban fait l’objet de vives critiques, tant sur un plan interne, avec des manifestations quasi-quotidiennes suite au mouvement du 17 octobre devant la Banque du Liban qu’au sein d’institutions internationales. Le FMI a notamment souvent dénoncé la politique d’ingénierie financière de la Banque du Liban dont il est l’auteur et qui a favorisé les importants profits des banques libanaises ces dernières années jusqu’à la crise actuelle.

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