Le 9 avril 2020, les services de sécurité jordaniens ont arrêté le directeur général de la chaîne jordanienne Roya TV, ainsi que le directeur de l’information et présentateur de l’émission « Nabad Al Balad », Mohammad Al-Khalidi, pour une durée de 14 jours. Cette arrestation survient après la diffusion d’un reportage dans lequel des Jordaniens exprimaient leur désarroi face à la situation économique qui découle du couvre-feu imposé par les autorités jordaniennes.

Certaines personnes interviewées ont fait part de leurs craintes de voir des citoyens recourir au vol ou au trafic de drogue pour subvenir aux besoins de leurs enfants si la situation se poursuit. Ces propos ont causé des remous sur les réseaux sociaux et auprès de l’opinion publique. Les services de sécurité considèrent qu’un tel reportage « porte atteinte aux efforts déployés par les autorités jordaniennes pour contenir la crise du COVID-19 dans le pays. »

Le Centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture – Fondation Samir Kassir condamne fermement l’arrestation de Sayegh et d’Al-Khalidi, ainsi que la décision de les garder en détention.

La liberté d’expression et d’opinion sont garanties par la Constitution jordanienne et le roi Abdallah II a, lui-même, témoigné à maintes reprises de sa volonté de protéger ces libertés. SKeyes appelle donc les autorités concernées à s’abstenir de prendre des décisions hâtives et répressives qui nuisent à la Jordanie et ternissent sa réputation et son image internationale.

SKeyes demande aux autorités jordaniennes de remettre Sayegh et Al-Khalidi immédiatement en liberté.

Le reportage diffusé par la chaîne relaie un cri de souffrance de plusieurs personnes. Le devoir du gouvernement est d’œuvrer à trouver des solutions aux problèmes évoqués au lieu de s’en prendre aux médias libres qui ne font que transmettre les voix, les douleurs et les opinions des citoyens.

SKeyes

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