Le Premier Ministre sortant Saad Hariri, à nouveau candidat favori pour se succéder à lui-même après l’échec de l’homme d’affaire Samir Khatib à l’issue d’une réunion ce lundi avec le Mufti de la République Abdul Latif Deryan, aurait fait savoir souhaiter la formation d’un gouvernement purement technocratique, indiquent des sources proches de lui. Ce type de gouvernement exclurait ainsi un certain nombre de ses adversaires politiques, ce qui pourrait encore prolonger la crise gouvernementale actuelle en raison du refus des partis politiques.

Cependant, selon les sources proches du Premier Ministre sortant, seul un gouvernement de type technocratique pourrait satisfaire les manifestants qui sont dans les rues libanaises depuis maintenant 55 jours ainsi que la communauté internationale qui pourrait alors débloquer des fonds pour faire face à la crise financière que connait actuellement le Pays des Cèdres.

Sinon, “que ceux qui insistent à former un gouvernement techno-politique (allusion indirecte au Hezbollah, au mouvement Amal et au Courant Patriotique Libre (CPL)), c’est à dire incluant, outre des spécialistes, des hommes politiques, puissent en former un sans la participation de Saad Hariri dès que possible et aux conditions qui conviennent à la population libanaise et à la situation actuelle”.

Cette information intervient alors qu’une réunion des pays amis du Liban est organisée en France, ce 11 décembre. Ainsi, le Ministre des Affaires Etrangères français, Jean-Yves le Drian a appelé à la formation, le plus rapidement possible du prochain cabinet, en raison de l’importante crise économique et sociale.

Pour rappel, d’importantes manifestations se déroulent depuis la nuit du 17 au 18 octobre au Liban. Les manifestants dénoncent une classe politique accusée d’être corrompue et d’avoir mené le Pays des Cèdres à la quasi-faillite économique, avec un endettement public atteignant désormais plus de 154% du PIB, des risques de dévaluations de la livre libanaise, un taux de chômage touchant 30% à 40% de la population active selon certaines estimations en l’absence de statistiques officielles, ainsi qu’une crise monétaire suite à l’absence sur le marché des dollars nécessaires à l’achat de marchandises de première nécessité sur les marchés internationaux.

Face à cette situation, le Premier Ministre Saad Hariri avait choisi de démissionner le 29 octobre dernier, suite au blocage durant 3 semaines des principaux axes routiers du Pays.

Les consultations par la Présidence de la République des parlementaires obligatoires selon la constitution libanaise ont été depuis repoussées à maintes reprises, Baabda estimant nécessaire l’accord entre les différents partis libanais concernant l’attribution des portefeuilles ministériels préalablement à la nomination du prochain locataire du Grand Sérail. Elles sont, pour l’heure, toujours prévues pour le 16 décembre prochain.

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