جلسة انتخاب رئيس مجلس النواب ونائب الرئيس -----تصوير حسن ابراهيم

Le président de la chambre Nabih Berri rempile au final pour un 7ème mandat dès le premier tour à majorité absolue et non après un 3ème tour à majorité relative. Il sera donc à la tête du perchoir pour 34 ans, un record de longévité même pour les pays arabes. Démocratie parlementaire par excellence, le Liban entre donc dans la 30ème année d’un pouvoir sans partage de Nabih Berri, figure pourtant honnie pour de nombreux libanais, notamment ces dernières années alors que d’importantes manifestations justement dénonçaient la corruption au sein de son entourage mais aussi la protection dont jouissent ses proches comme l’illustre l’affaire du Port de Beyrouth.

En dépit de tous les vents contraires à lui, Nabih Berri aura réussi son pari à être réélu grâce aux voix de son mouvement, Amal, du Hezbollah, du PSP et de quelques députés du CPL – qui seraient au nombre de 4 – ainsi que d’anciens membres du Courant du Futur. Fragilisé avec une majorité la plus faible en terme de voix durant ces 30 ans, Nabih Berri reste comme un boxeur sur le ring, prêt à affronter ses adversaires.

En évoquant ses adversaires, ils ont failli. D’une part parce qu’il n’y avait pas d’alternative chiite à Nabih Berri – à moins de voter en faveur du seul chiite indépendant, Jamil Sayyed- , le mouvement Amal et le Hezbollah ayant pris soin de cloisonner les possibles alternatives déjà durant les élections.

Si les partis traditionnels opposés comme les FL ont, au final échoué dans leur alliance avec le PSP qui finalement aura rejoint le rang Berri pour ce vote, ils ont aussi démontré leur incapacité à rassembler et à voter avec les députés indépendants en dépit d’un discours dénonçant un système avec qui, au final, ils font corps. Il faut tout de même rappeler qu’ils ont échoué en dépit de dénonciations durant des années de leurs adversaire, alors qu’ils figuraient, bon gré mal gré au sein des gouvernements, à l’image de Ghassan Hasbani lui-même, vice-président du conseil des ministre d’un gouvernement Hariri et candidat à la vice-présidence du parlement avant de se retirer de la course ou encore de Ziad Hayat qui a échoué à devenir membre du bureau du parlement au profit de leurs adversaires avec Alain Aoun, du Courant Patriotique Libre. Ils sont donc allés de défaite en défaite en dépit des fanfaronnades pré et post électorales.

Dernier enseignement, les indépendants anti-partis politiques n’ont pas su coordonner leurs actes entre eux sauf dans le vote blanc. Ils n’ont pas aussi réussi à bloquer comme ils le prétendaient l’accession des hommes des partis qu’ils dénoncent.

Pour l’heure, le mouvement Amal et le Hezbollah appuyés par leurs alliés prennent une option sérieuse pour contrôler le prochain gouvernement face à des adversaires fragmentés, divisés, sans cohésion, sans cohérence entre eux-même, désunis, parce que c’est juste cette image qu’on ne peut pas tirer d’autre conclusion de la journée d’hier.

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