Une Saison au Liban

425

« La culture libanaise nous interpelle également dans le cadre de la francophonie, qui est un élément fort de notre politique culturelle qu’au demeurant nous souhaitons développer fortement. »
Jacques KOSSOWSKI, Maire de Courbevoie – 4 octobre 2016

La 5ème édition des saisons culturelles thématiques de la Ville de Courbevoie, en île de France, met à l’honneur le Liban, Courbevoie étant jumelé depuis un an avec la ville de Beit-Mery (voir l’article suivant) ; un programme riche proposé par les équipes culturelles de la ville «  à l’image de la culture libanaise ».

« Après la Georges Brassens (2012), Louis de Funès (2013), le centenaire le centenaire de la première Guerre mondiale en 2014 et la Lumière (2015), la Ville et les équipements culturels programment des rendez-vous d’octobre 2016 à l’été 2017 consacrés au Liban. L’occasion de découvrir toute la richesse culturelle de ce pays francophone et francophile, qui tisse des liens particuliers avec Courbevoie depuis 2015, grâce au jumelage de la ville avec celle de Beit Mery. Cette cité balnéaire située près de Beyrouth accueille notamment depuis plus de 20 ans un festival international de musique classique. » (cf. voir article suivant)

L’ouverture de cette saison culturelle libanaise a eu lieu, le 4 octobre dernier à l’espace Carpeaux : Une exposition en plein air mettant en lumière le talent de six jeunes photographes libanais et leurs réflexions autour de leur pays. La soirée se termine par un verre de l’amitié après la projection du film « surprise » en avant-première, de Nadine LABAKI, « Et maintenant, on va où » ? L’histoire d’un « village où cohabitent chrétiens et musulmans, un amour interdit sur fond de guerre religieuse, les bravent gens qui se serrent les coudes dans l’adversité, et l’humour qui répare tout ». Un film de 2007 qui a reçu de nombreux prix, à Cannes mais aussi aux festivals de Toronto, Cabourg, San Sebastien, Namur…

Au nom du M. Jacques KOSSOWSKI, maire de Courbevoie, M. Yves JEAN, adjoint au maire délégué à la culture et au patrimoine culturel, a tenu à « remercier chaleureusement l’Ambassade du Liban qui nous honore de sa présence, je remercie également Monseigneur GEMAYEL et les nombreuses associations libanaises qui ont fait le déplacement, et bien évidemment celles de notre ville, l’Amicale « Courbevoie Liban », l’association Léba et le cercle philatélique […] C’est un programme riche que nous proposent les équipements culturels de notre ville, à l’image de la culture libanaise. La Ville de Courbevoie tient particulièrement à cette saison culturelle, puisque nous sommes désormais jumelés, depuis un peu plus d’un an, avec la ville libanaise de Beit Méry.
La culture libanaise nous interpelle également dans le cadre de la francophonie, qui est un élément fort de notre politique culturelle qu’au demeurant nous souhaitons développer fortement. » (Voir le discours dans sa totalité plus bas.)

Dans son discours de présentation sur l’exposition photo, Philippe SERENON directeur de Photomed, a dressé un tableau sur la jeune photo libanaise qui « témoigne de la résilience de ce peuple attaché à sa terre, ouvert sur le monde » précisant que « la parité auteurs homme-femme » est significative. « Ces jeunes créateurs exploitent toutes les dimensions du médium photographique, du récit documentaire à la création plasticienne […] Ils montrent à voir un pays souvent sous l’angle de la reconstruction, du vivre avec, du détournement par l’humour et le rêve … comme si le temps était suspendu et que les événements n’avaient pas d’incidence sur cette création artistique perpétuelle.»

En partenariat avec Photomed et la collaboration de M. Serge AKL, directeur de l’office du tourisme du Liban, à Paris et l’association Horizons, cette exposition dévoile une série de photographies issues de jeunes artistes libanais, « à travers les photographies présentées, les artistes mettent en scène un pays sous l’angle de la reconstruction, « du vivre avec », du détournement par l’humour et le rêve… Ils démontrent que le temps est suspendu et que les événements n’ont pas d’incidences sur cette création perpétuelle. Ceux qui ont la chance de connaître Beyrouth ne peuvent qu’être frappés par l’énergie positive qui se dégage de cette ville, contrastée, contradictoire, “multiculturelle”. De ses racines phéniciennes, elle pourrait garder comme devise : Carpe Diem. Profiter de la vie, se jeter à corps perdu dans le présent, provoquer l’avenir, ici ou ailleurs, tel est ce dont témoignent les photographes libanais avec autant de force que de poésie » :

Bilal TARABEY avec ses photos sur le thème de « Al Awda », le Retour, Mélancolie entre départ originel et réalité différente ; Ghadit SMAT : « Le Bourgeois Gentilhomme », Enfants musulmans et chrétiens passionnés de théâtre et des portraits en habit et making off ; Serge NAJJAR à travers ses « Empreintes Urbaines », graphisme et géométrie ; Tanya TRABOULSI et la « Rêverie Solitaire » avec des autoportraits dédoublés et déclinés sur 45 moments de la journée et sa collection de 1983, dans une ancienne usine de bois, abandonnée pendant la guerre civile libanaise, des images « palimpsestes offrent un instantané de l’esprit de ces soldats oubliés » ; Lara ZANKOUL poussant les limites de la réalité avec ses photos « The Unseen », Ce qui est dessous et le Monde sous-marin ; Caroline TABET : « Perdre la vue » et la disparition du patrimoine face à la modernité, « Beirut lost spaces » le Grand Théâtre, le Dôme, le cimetière éphémère. Une cinquantaine de photographies sont exposées sur les grilles du parc de Bécon jusqu’au 30 novembre 2016.

M. Roy ABOU CHEDID, Maire de Beit Mery, à travers un mot lu par M. Rodrigue RAAD, a tenu à adresser, du Liban, ses « salutations chaleureuses et ses remerciements » au maire de Courbevoie, M. Jacques KOSSOWSKI, ainsi qu’à la municipalité de Courbevoie « pour tous les efforts et actions mis en place dans le cadre du jumelage et de la saison du Liban à Courbevoie », rappelant l’inauguration du « Jardin de Courbevoie » à Beit-Mery le mois dernier et la remise du timbre postal a été remis et je tenant à remercier M. Elie AOUAD et son association « Leba » pour son engagement continu. Concluant par une citation de Charlemagne sur l’amitié, « L’amitié c’est la similitude des âmes » Fasse que les courbevoisiens et les Beit-Meriotes continuent dans leur parcours d’amitié ad vitam eternam. »

M. Elie AOUAD, Président de l’association « Léba » à Courbevoie a offert une série de timbres sur les insectes fossilisés pour la journée mondiale des insectes fossilisés, le timbre aux cèdres pour l’inauguration d’une Saison au Liban à Courbevoie, le Jardin de Courbevoie à Beit-Mery imprimés en France, les timbres des « Hommes de l’indépendance » imprimés en série limitée au Liban.
Le programme de cette « saison du Liban » à Courbevoie sera riche tout au long de l’année. Une série de conférences et de contes libanais seront proposés dans les bibliothèques de la ville ; la Mairie dévoilera son programme trimestriellement. Sa clôture aura lieu en juin 2017, le « Collectif des Habits Traditionnels du Liban » dévoilera le 17 juin, son défilé des tenues traditionnelles du Liban …

Jinane Chaker-Sultani Milelli


Discours de Monsieur Yves Jean, adjoint au maire délégué à la culture et au patrimoine culturel, prononcé lors de la soirée d’ouverture de la soirée culturelle libanaise à l’espace Carpeaux le mardi 4 octobre 2016

Mesdames et messieurs les élus,

mesdames, messieurs, bonsoir,

Merci pour votre présence ce soir, à l’occasion de cette soirée d’ouverture de la saison libanaise.

Je vous prie de bien vouloir excuser Mr le Maire de Courbevoie, Jacques Kossowski, qui est retenu par d’autres impératifs et ne peut, à son grand regret, se joindre à nous ce soir.

C’est la 5ème édition des saisons culturelles thématiques de la Ville de Courbevoie, après La Lumière en 2015, le centenaire de la guerre de 1914, ainsi que Louis de Funès et Brassens les années précédentes.

Je tiens à remercier chaleureusement l’Ambassade du Liban qui nous honore de sa présence, je remercie également Monseigneur Gemayel et les nombreuses associations libanaises qui ont fait le déplacement, et bien évidemment celles de notre ville, l’Amicale « Courbevoie Liban », l’association Léba et le cercle philatélique.

C’est un programme riche que nous proposent les équipements culturels de notre ville, à l’image de la culture libanaise. La Ville de Courbevoie tient particulièrement à cette saison culturelle, puisque nous sommes désormais jumelés, depuis un peu plus d’un an, avec la ville libanaise de Beit Méry.

La culture libanaise nous interpelle également dans le cadre de la francophonie, qui est un élément fort de notre politique culturelle qu’au demeurant nous souhaitons développer fortement. Cette année, un autre pays de la francophonie a d’ailleurs été mis à l’honneur à l’occasion de l’exposition de photos « Exhaler Alger », qui s’est déroulée au Centre événementiel en septembre.

Ce sont également des photographes qui ont ouvert cette saison libanaise, grâce à l’exposition sur les grilles du Parc de Bécon, en partenariat avec Photomed, le festival de la photographie méditerranéenne.

La semaine prochaine, vous avez rendez-vous ici même, au théâtre, avec la pièce « Un obus dans le cœur » de Wadjid Mouawad. Il convient de noter que par ailleurs, les Bibliothèques de la ville proposent une série de conférences et de contes libanais. Le musée Roybet-Fould présentera également une exposition au Printemps sur le céramiste Théodore Deck.

Le cinéma prépare également une projection en avant-première cet hiver et a sélectionné pour vous ce soir le film « Et maintenant, on va où » ?, de Nadine Labaki, qui a reçu de nombreux prix, à Cannes mais aussi aux festivals de Toronto, Cabourg, San Sebastien, Namur…

Mesdames, messieurs, je vous souhaite une très bonne soirée et je laisse la parole à Philippe SERENON, directeur de Photomed.

Jinane Chaker Sultani Milelli
Jinane Chaker-Sultani Milelli est une éditrice et auteur franco-libanaise. Née à Beyrouth, Jinane Chaker-Sultani Milelli a fait ses études supérieures en France. Sociologue de formation [pédagogie et sciences de l’éducation] et titulaire d’un doctorat PHD [janvier 1990], en Anthropologie, Ethnologie politique et Sciences des Religions, elle s’oriente vers le management stratégique des ressources humaines [diplôme d’ingénieur et doctorat 3e cycle en 1994] puis s’affirme dans la méthodologie de prise de décision en management par construction de projet [1998].

Un commentaire?