Peu de gens se souviennent de cette date « historique » du 14 mars 2005 qui a suivi l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafiq Hariri le 14 février 2005. Des millions de personnes manifestent contre la présence syrienne au Liban qui dure depuis 1975 et contre l’influence qu’elle exerce dans la politique nationale libanaise.

Aux élections législatives qui suivent, les partis qui soutiennent l’influence syrienne au Liban, à savoir le Hezbollah, Amal et le Parti social nationaliste syrien, regroupés dans le Bloc de la résistance et du développement obtiennent 27,4 % des voix. Le Courant patriotique libre du Général Michel Aoun obtient 16,4 % des voix. La coalition du 14 mars, regroupée autour du Courant du Futur de Saad Hariri, des Forces Libanaises de Samir Geagea, et d’autres partis chrétiens, obtient 56,2 % des voix. La Révolution du Cèdre est en marche. Les promesses de la création d’un Etat indépendant de toute influence étrangère, souverain et démocratique fusent de partout.

Le peuple est confiant. Il a foi en toutes les prises de position de ses leaders. Il répond par millions à leur appel de manifester. Des leaders politiques sacrifient leurs vies. Du sang a été versé par Samir Kassir, par George Hawi, par Gebrane Tuéni, par Pierre Amine Gemayel, par Walid Eido, par Antoine Ghanem et par leurs compagnons de route sans oublier certains responsables militaires et les victimes civiles innocentes tombées au champ d’honneur. Tout ce sang a été versé pour mener à bon port les principes nationaux de la Révolution du Cèdre.

Que voyons-nous de nos jours ? Un renversement total de la situation qui prévalait en 2005. De cette Révolution, il ne reste que des souvenirs. Plus aucune manifestation des partisans du 14 mars n’est possible. Le mouvement du 14 mars a rendu son dernier souffle. Il subit la volonté du mouvement du 8 mars. Il ne peut interdire l’intervention de certains partis libanais en Syrie. La promesse de créer un Etat qui se respecte vole en éclats. Le peuple a faim. Les magouilles deviennent de plus en plus flagrantes. Les dirigeants du Liban sont incapables de s’entendre sur quoi que ce soit. Chaque communauté tire la couverture de son côté. Le Liban est tiraillé de toutes parts. Il est au bord du gouffre. Il risque d’exploser à tout moment.

Que de temps perdu ! Que de mensonges déversés ! Que de déceptions vécues ! Que d’amertume avalée ? Peut-on espérer une nouvelle Révolution qui remettrait sur les rails notre chère patrie ? J’en doute fort. Cette classe politique qui gouverne le Liban est incapable de travailler pour la Nation et pour le bien-être de la population. Tant qu’elle sera aux postes de commande, il n’y a rien à espérer de l’avenir du Liban.

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