Après les Panama Papers, les Pandora Papers révélés ce 3 octobre, via les archives de quatorze cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshore dans les paradis fiscaux (îles Vierges britanniques, Dubaï, Singapour, Panama, les Seychelles, l’étendue des fraudes fiscales touchant presque tous les pays de la planète dont le Liban.

Les plus de 11,9 millions d’enregistrements étaient en grande partie non structurés. Plus de la moitié des dossiers (6,4 millions) étaient des documents texte, dont plus de 4 millions de PDF, dont certains ont parcouru plus de 10 000 pages. Les documents comprenaient des passeports, des relevés bancaires, des déclarations fiscales, des dossiers de constitution en société, des contrats immobiliers et des questionnaires de diligence raisonnable. Il y a également eu plus de 4,1 millions d’images et de courriels dans la fuite dont beaucoup doivent encore être analysés.

Ce système profite en effet à 35 dirigeants mondiaux actuels et anciens, de plus de 330 politiciens et fonctionnaires dans 91 pays, en passant par le Roi de Jordanie, Abdallah, qui aurait ainsi acquis trois manoirs en bord de mer à Malibu par l’intermédiaire de trois sociétés offshore pour 68 millions, Tony Blair en Grande Bretagne et plus localement, le nouveau premier ministre et milliardaire Najib Mikati, son prédécesseur Hassan Diab ou encore l’ancien ministre et propriétaire de la Banque al Mawarid Marwan Kheireddine, dont le nom figurait déjà dans les Panama Papers. Certains documents semblent également démontrer

L’enquête des Pandora Papers souligne également comment Baker McKenzie, le plus grand cabinet d’avocats aux États-Unis, a contribué à créer le système offshore moderne et continue d’être un pilier de cette économie parallèle.

Baker McKenzie et ses filiales mondiales ont utilisé leur savoir-faire en matière de lobbying et de rédaction de lois pour façonner les lois financières dans le monde entier. 

Au Liban, qui traverse actuellement une importante crise financière, les Pandora Papers montrent que les principales personnalités politiques et financières sont également impliquées. Parmi eux figurent l’actuel Premier ministre, Najib Mikati, et son prédécesseur, Hassan Diab, ainsi que Riad Salamé, le gouverneur de la Banque du Liban, qui fait l’objet d’enquêtes en France et en suite pour blanchiment d’argent présumé et même détournement d’argent public après la découverte d’un important patrimoine et des transferts financiers effectués depuis les comptes de la banque centrale au bénéfice de son frère Raja Salamé.

Selon le site d’International Consortium of Investigative Journalists

Mikati est propriétaire de Hessville Investment Inc., une entreprise créée au Panama en 1994.

La société monégasque de Mikati, M1 Management SAM, a facilité les opérations de la société offshore. En 2008, selon les Pandora Papers, Hessville Investment a acheté une propriété à Monaco pour plus de 10 millions de dollars.

Les documents divulgués montrent également que le fils de Mikati, Maher, était administrateur d’au moins deux sociétés basées aux îles Vierges britanniques, dont le groupe M1 possédait un bureau dans le centre de Londres.

Répondant à un e-mail envoyé à Najib et Maher Mikatil, Maher Mikati a déclaré à l’ICIJ et à son partenaire médiatique Daraj qu’en 2005, son père avait acheté une résidence à Monaco en achetant des actions dans Hessville Investment, la société panaméenne qui en était propriétaire. Selon Maher, l’ancien propriétaire de l’appartement a créé la société en 1994. Son père est toujours propriétaire de la propriété, a-t-il déclaré.

“Il est très courant de posséder des biens immobiliers par le biais d’entreprises plutôt que directement”, a déclaré Maher, ajoutant que la plupart des biens immobiliers personnels de la famille appartiennent à des entreprises.

Maher a déclaré que ces sociétés offrent une « flexibilité », y compris des avantages fiscaux potentiels, une planification successorale et une « clôture de responsabilité si vous décidez de louer la propriété ».

Les ressortissants libanais, a-t-il dit, utilisent les sociétés du Panama et des BVI “en raison de la facilité du processus de constitution en société” et non pour échapper aux impôts.

Par ailleurs, le nom de Marwan Kheireddine, ancien ministre d’État libanais et président de la Banque Al Mawarid, figure également dans les dossiers secrets avant d’estimer qu’il revenait aux banques de gérer les affaires de l’état.

Ce dernier serait ainsi propriétaire via une société d’un yacht de 2 millions de dollars basé dans les îles vierges

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