Le Ministre des Affaires étrangères sortant Charbel Wehbé a demandé au Président de la République, le Général Michel Aoun, d’être exonéré de ses responsabilités. Pour rappel, un ministre d’un gouvernement démissionnaire ne peut constitutionnellement démissionner.

Pour rappel, il avait été nommé la veille de l’explosion du 4 août 2020 et est devenu ministre démissionnaire lors de la démission du gouvernement Hassan Diab, le 10 août 2020.

Cette situation intervient alors que des sources proches du pouvoir saoudien avaient demandé au ministre sortant d’être écarté du Palais Bustros après avoir accusé “certains pays frères”, allusion à l’Arabie Saoudite, d’avoir permis à l’organisation terroriste Daesh de s’installer en Syrie, en Irak et au Liban, en réponse lors d’un débat houleux à un responsable saoudien qui s’en était vivement pris au Président de la République accusé d’avoir permis à l’Iran d’influer sur la situation libanaise via le Hezbollah. Charbel Wehbé a également rappelé que le Hezbollah avait défendu la souveraineté du Liban face à Israël, un pays avec qui les relations des pays arabes se sont dernièrement améliorées en dépit de la situation actuelle en Palestine.

Pour sa part, la présidence de la république avait précisé dès hier que ces propos constituent une opinion personnelle et non la position officielle du Liban.

Au Liban même, les propos du ministre des Affaires Etrangères ont été pris à parti par la communauté sunnite, généralement proche de l’Arabie Saoudite. Ils ont été ainsi dénoncé par le premier ministre désigné Saad Hariri ou encore le mufti de la république, le cheikh Abdel Latif Derian,

Ces tensions interviennent alors que la situation entre le Liban et l’Arabie Saoudite a été quelque peu complexifiée par la décision de Riyad d’interdire l’importation des produits alimentaires en provenance du Liban, un pays dont l’économie est ravagée par la crise économique. Le royaume saoudien justifiait sa décision par la saisie de plusieurs cargaisons de drogues en provenance du Pays des Cèdres. Beyrouth, pour sa part, soulignait que les dernières saisies pourraient ne pas provenir du Liban, les certificats d’exportation ayant été forgés.

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