Construire ou reconstruire le libanais?

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“Le pacte national de 1943 comprenait les principes suivants:

-Le Liban est une république indépendante qui refuse la protection étrangere ou l’adhésion à n’importe quel pays arabe
-Le Liban est la patrie de tous les libanais quelle que soit leur confession ou leur croyance et il fait partie du monde arabe
-Le Liban est le pays des libertés publiques dont les libanais jouissent sur base d’égalité
-Les musulmans cesseront de réclamer l’union avec l’Orient arabe et les chrétiens ceSseront de réclamer la protection occidentale.” (1)

L’enfant marque déjà à sa naissance le premier pas vers son identité. Elle implique un indicatif choisi par son prénom. Son nom inscrit son appartenance familiale et son contexte. L’histoire de l’individu appartient déjà à la complexité d’un rapport subtil, entre la volonté d’être et l’obligation de convenir.
L’éducation à la citoyenneté libanaise commence par l’exercice de convenir dès l’enfance aux adaptations élémentaires. Cependant, le choix d’attendre et de dépendre des initiatives des autres va justifier l’impersonalisation des liens et la dépendance à nos sociétés et à la “responsabilité de l’Etat”. Ainsi, la réalité d’une responsabilité assumée et partagée au quotidien va manquer à la perception de la grande majorité des libanais.

Néanmoins, pour discuter et s’entendre on a besoin, plus que jamais, de créer une charte consensuelles nouvelle entre toutes nos composantes. Elle serait basée sur ces valeurs humaines qu’on veut préserver à tout prix et défendre, afin de sauver un vivre ensemble cohérent, quelques soient nos différents et nos appartenances laïques ou religieuses. Sans cela , le dialogue pour la citoyenneté, la neutralité et la Paix au Liban demeurent des dispositions verbales, démunies d’une base d’accords optimums. Sans cela, ce sont des efforts sans fondements et des prétextes pour faire perdurer le temps des manipulations, des corruptions politiques et de l’assassinat de la Nation.

Non, il ne s’agit plus ici de promouvoir des projets conditionnels au nom de ces valeurs historiques communes que l’on fait miroiter à chaque occasion! C’est de parler et de s’entendre d’Abord sur les comportements à préserver strictement entre nous. Le sens de la citoyenneté serait confirmé bien plus tard comme la fière identité libanaise qu’on s’approprie sans contradiction et d’après de franches modalités de coexistences. La citoyenneté en chacun pourra ensuite nous prédisposer à des rencontres structurées et nationales axées sur les moyens de répondre -vraiment ensemble- à la catastrophique situation de Notre pays.

Quand il n’y a pas de résultats clairs sur le consensus de nos valeurs quotidiennes on ne peut les clamer et les défendre au plus haut prix. On a urgemment besoin de bâtir ensemble ce projet qui fonde une incontroversable et définitive atmosphère de vie commune. Néanmoins, beaucoup parmi nous ne voient ni ne reconnaissent des valeurs humaines qu’à travers les prismes sociaux, économiques ou religieux, alors qu’elles existent en chacun pour confirmer le sens de chaque existence. Pour appartenir à notre pays on a besoin de convenir aux valeurs qui l’ont caractérisé et les exercer à tous les niveaux, au delà du verbe qu’on dit et qui ne sert plus à rien.

Le Liban n’est pas une république indépendante et demande les protections étrangères. Le Liban est la patrie indéfinie des libanais selon leurs confessions ou leurs croyances et il subit les tremblements du monde entier. Le Liban est le pays des libertés en apparence. Les libanais ne jouissent de leurs droits sur une base d’égalité -Les musulmans cesseront-ils de réclamer l’union avec l’Orient arabe et les chrétiens cesseront-ils de réclamer la protection occidentale?”

La neutralité est un prétexte flou, confusionnel et utopique. La prise de position pour défendre nos liens est une entreprise pacifique qui nous gardera de nous couvrir nos têtes à chaque tempête régionale et nous permettra de relever un drapeau bien haut, celui d’un réel pacte national libanais quelles que soient les circonstances.

Joe Acoury.

(1) Elissar Naddaf-Agence nationale de l’information’

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