Le Liban semble donc s’acheminer vers un reconfinement forcé par la hausse importante du nombre de cas dernièrement. 
Les autorités envisagent également de diminuer les arrivées à l’aéroport international de Beyrouth, prenant un peu le contrepied de ce qui se passait dernièrement. 

Il s’agit en fin de compte d’une deuxième vague puisque le Liban avait réussi jusqu’à présent à maintenir un nombre réduit, contrairement à ce que prétendent nos spécialistes éminemment scientifiques de nos réseaux sociaux plus adeptes de toutes les théories mais surtout celles du complot.

Les choses les plus inquiétantes sont la hausse du nombre de personnes hospitalisées, qui ont doublé en une semaine et la hausse des décès. 

Concernant les capacités du Liban, le Pays dispose de 270 lits, mais aussi de plus de 500 respirateurs compatibles COVID et donc on pourra augmenter la capacité d’accueil jusqu’à ce niveau en créant des lits. On a encore la possibilité de juguler la maladie sur le plan médical donc puisqu’on est à un peu plus du cinquième en terme de capacité, toujours à priori. 

Mais pour cela, il faut évidemment fermer la porte à ce virus. 

D’une part, on ne peut pas refuser aux libanais de l’étranger qui se trouvent dans des pays où les structures sanitaires sont plus défaillantes que le Liban de se faire soigner au Liban. Il y va de la responsabilité de l’état envers ses citoyens. Il s’agit de permettre le rapatriement des personnes atteintes mais certainement pas d’ouvrir les portes à tout le monde dans l’état des choses actuelles. 

La réouverture précédente par un processus qui s’est déroulé jusqu’au mois de juin intervenait non pas pour des raisons sanitaires, médecins, ordres des médecins, syndicats des hôpitaux et toutes les professions de santé réclamaient au contraire la poursuite de ces mesures, mais pour des raisons économiques avec le syndicat des stations balnéaires, des restaurants et d’autres types de commerces du genre qui ont fait pression sur l’état, également préoccupé par ailleurs par la situation économique. 

Il s’agissait donc d’une décision non pas d’ordre sanitaire mais d’ordre économique, mais peut-être que le fait qu’un député ait été infecté et que d’autres personnalités se soient désormais senties menacées plaide aujourd’hui pour ce changement de point de vue des autorités politiques.

Mais toujours est-il qu’il s’agissait d’une mesure à court terme. Une économie marche parce qu’il y a un marché et un marché ce sont les personnes. 
À court terme, certes, il y avait perte financière en raison des mesures de confinement mais à moyen et long terme, il y avait non pas perte financière mais perte de personnes. 
On peut toujours rebâtir une station balnéaire, on peut toujours rouvrir un restaurant, on peut toujours rouvrir un commerce, mais on ne peut pas remplacer une personne qui décède et si on veut être ironique et se placer comme ces intérêts qui nous ont mis en danger “ces clients” qui décèdent. 

Il aurait fallu prolonger bien avant l’état de confinement, s’assurer d’une situation assainie et non prendre le risque d’une réouverture trop rapide parce qu’on en paye le prix aujourd’hui.