Nouvelle victime de la crise économique, l’Hôtel Bristol fermera ses portes, a indiqué hier un communiqué. Établissement 5 étoiles, il venait d’être rénové entre 2013 et 2015 et n’avait jamais arrêté de fonctionner même durant la guerre civile libanaise.

Joseph Coubat, son gérant, indique que la crise économique et la chute du taux d’occupation de l’établissement suite à la crise du coronavirus ont poussé les actionnaires à prendre cette délicate décision. Même s’il n’écarte pas une possible réouverture si les beaux jours reviennent, il indique que cette décision reste pour l’heure définitive.

Cet hôtel avait été inauguré en 1951, rue Marie Curie à proximité des centres d’affaires du le quartier de Verdun à Beyrouth. L’établissement avait également souffert des aléas de l’Histoire Libanaise, de la guerre civile à l’invasion israélienne, ou encore était témoins des fameuses rencontres du Bristol dans les années 2000 où certains hommes politiques s’étaient opposés à la présence syrienne entre 2004 et 2005.

Parmi les personnalités qui y ont séjournées le Prince Albert de Monaco, le dernier Shah d’Iran Mohammed Reza Pahlavi et son épouse Soraya, le Président de la République Française Jacques Chirac, ou encore les roi d’Arabie Saoudite Abdallah et de Jordanie, le Roi Hussein.

Sur le plan architectural, l’établissement de 6 étages et de 157 chambres était connu pour avoir été aménagé par un décorateur français à l’époque renommé, Jean Royère avant sa rénovation pour plusieurs millions de dollars qui s’est achevée en 2015. À la suite de cette dernière, sur les conseils de Galal Mahmoud, l’hôtel adoptera un style plus “libanais”.

Il était notamment connu pour son lounge oriental mis en place par des artisans locaux et conservé même après cette rénovation.

Une crise économique qui impacte durement le secteur hôtelier

Il ne s’agit pas de la première fermeture d’établissements au sein du secteur hôtelier. Ainsi, dès février, 785 restaurants, boites de nuit ou autres cafés auraient fermé leurs portes, dont 240 pour le seul mois de janvier, indiquait déjà un communiqué du Syndicat des propriétaires de restaurants.

De nombreux secteurs d’activités sont largement impactés par la crise du dollar, crise de liquidité, une situation qui s’est aggravée avec l’instauration par l’Association des Banques du Liban (ABL) d’un plafonnement des sommes en devises étrangères pouvant être retirées ou encore des transferts de fonds à l’étranger, réduisant encore l’attractivité économique du Liban sur un plan international.

Par ailleurs, le taux de parité entre livre libanaise et dollar s’est également officieusement dégradé, passant de 1511 LL/USD au taux officiel à plus de 3 100 LL/USD au taux officieux.  

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