S’exprimant dès son arrivée à la réunion des Ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne à Bruxelles, Jean Yves Le Drian a indiqué que “La France souhaite que nous discutions de la question du Liban” avant de poursuivre notant que “… quand un pays s’effondre, l’Europe doit être prête. ”

Il faisait ainsi allusion à l’effondrement économique du Pays des Cèdres et aux troubles sociaux et économiques qui pourraient se produire dans les prochains mois, alors que le Liban reste sans gouvernement depuis plus de 10 mois. La formation d’un cabinet gouvernemental est en effet l’une des conditions nécessaires à la fois à la relance de négociation avec le fonds monétaire international et au déblocage de l’aide économique de la communauté internationale.

Jean-Yves le Drian souhaiterait ainsi que les ministres des affaires étrangères de l’union européenne discutent aujourd’hui des solutions à la crise économique ainsi qu’à la crise politique que connaît actuellement le Liban. Pour rappel, la France s’est largement investi sur le dossier libanais, notamment lors des deux visites du président français Emmanuel Macron au pays des cèdres, le 6 août 2020,2 jours à peine après l’explosion du port de Beyrouth et le 1er septembre à l’occasion du centième anniversaire de la proclamation de l’État du Grand Liban.

Ces propos interviennent également alors que des rumeurs faisant état de l’imposition de sanctions économiques prochaines à l’encontre de dirigeants politiques libanais se multiplient à la fois aux Etats-Unis et dans l’Union Européenne.

Ces mesures seraient facilitées par l’accession du président américain Joe Biden au pouvoir, le Liban ayant été précédemment considéré comme un pion pour changer d’équation dans le bras-de-fer face à l’Iran par l’ancien président Donald Trump. 

Pour rappel, des sanctions économiques ont déjà été imposées à l’encontre de certains dirigeants libanais, dont Gébran Bassil, gendre du chef de l’état ou encore Ali Hassan Khalil, bras-droit du président de la chambre des députés Nabih Berri. L’imposition de sanctions économiques ont été évoquées à l’encontre du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, selon des sources proches du président américain Joe Biden mais réfutées par l’ambassade américaine au Liban, tout comme à l’encontre du Président de la chambre Nabih Berri et du premier ministre désigné Saad Hariri lui-même.

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