Le deuxième jour de la session parlementaire, qui devrait s’achever ce jeudi et qui a exceptionnellement lieu au Palais de l’UNESCO en raison la pandémie du coronavirus COVID-19, a vu de nombreux projets de lois être présentés, dont la levée de l’immunité des ministres, l’arrêt de la construction du barrage de Bisri, ou encore le rétrécissement du mandat du Parlement, être rejetés. Il s’agira désormais à ce que ces projets puissent être réexaminés par les commissions parlementaires compétentes en la matière.

Parmi les autres projets, une loi qui interdit les portraits d’hommes politiques dans les rues a été également rejeté.

La journée a été également marqué par la démission surprise du député du Hezbollah Ali Ammar de son mandat à la haute cour de justice, instance compétentes pour juger les anciens et actuelles ministres et Présidents de la République.

Par ailleurs, le député Mohammed Hajjar a estimé que la loi concernant la levée de l’immunité des ministres visait “à juger le martyr Rafic Hariri depuis sa tombe”, ajoutant qu’il faudrait obtenir une indépendance de la justice avant de juger les détenteurs de portefeuilles ministériels.
De son côté, le député du Hezbollah, Hassan Fadlallah a également montré sa désapprobation par rapport à cette loi, indiquant qu’en l’état actuelle de la situation, les autorités libanaises sont incapables de juger un seul ministre. Le député Alain Aoun a indiqué que tous les efforts doivent être effectués pour pouvoir juger les ministres corrompus ou les autorités publiques.

La première journée fut surtout marquée par le rejet du projet de loi d’amnistie, une cinglante défaite pour, à la fois le Président de la Chambre Nabih Berri, et l’ancien Premier Ministre Saad Hariri, qui avaient tous les 2 faits de ce dossier leur cheval de bataille. Parmi les personnes incluses dans ce projet, des islamistes impliqués dans des opérations terroristes contre l’Armée Libanaise, des trafiquants de drogue et de voitures, ou encore des personnes coupables de crimes financiers comme les détournements de fonds publics. La première tentative en novembre dernier pour l’adoption de cette loi avait échoué en raison d’importantes manifestations qui ont empêché d’atteindre le quorum parlementaire nécessaire à la tenue de la session.

Autre projet controversé, la loi sur la culture du cannabis à but médical a été approuvée hier.

Cette session s’est tenue alors que de nouvelles manifestions ont eu lieu dans les rues. Comme hier avec des véhicules possédant des plaques minéralogiques paires, des véhicules avec des plaques minéralogiques impaires ont cette fois-ci défilés dans différentes localités libanaises et à Beyrouth, pour dénoncer la dégradation des conditions économiques et sociales et la classe politique que les manifestants estiment être corrompue et d’avoir mené le Pays des Cèdres à la faillite financière.

Le député Ibrahim Kanaan a rappelé que la situation économique et financière du Liban doit rendre prioritaire l’amélioration des conditions sociales de la population, alors que la livre libanaise continue sa descente en enfers, avec une parité atteignant 3 350 LL/USD à la vente au marché noir.

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