Un communiqué de l’Armée Libanaise indique que deux militaires seraient décédés, 4 disparus et 11 soldats se trouveraient dans un état critique suite à l’explosion criminelle d’une citerne d’essence dans la nuit de samedi à dimanche dans la localité de Tlal dans le Akkar au Nord du Liban

7 militaires auraient part ailleurs souffert de blessures légères.

Ce bilan contredit l’une des versions faisant état du retrait des militaires peu de temps avant que le feu ait été mis. Certains témoins indiquent qu’une fusillade aurait eu lieu entre le fils du propriétaire du terrain identifié comme étant A.R. et les militaires. Une autre version accuse ce dernier d’avoir jeté une cigarette dans la citerne, provoquant ainsi son explosion. Depuis, le propriétaire du terrain a également été arrêté alors que son domicile a été incendié par les habitants de la localité.

Pour rappel, le dernier bilan fait toujours état de 28 morts et de plus de 80 blessés civils et militaires.

Selon le maire de Tlal, Joseph Mansour, l’entrepôt où la déflagration a eu lieu appartient à un certain Georges Rachid, et les citernes d’essence sont la propriété d’un habitant de Wadi Khaled dénommé Ali Sobhi Faraj qui se trouve en prison depuis 4 mois. 14000 tonnes de mazout et d’essence ont été retrouvés stockés dans les lieux. Mansour a démenti les rumeurs qui disent que ces entrepôts alimentaient la contrebande de fuel vers la Syrie.

Toujours selon le maire, des manifestants s’étaient rendus durant la nuit dans cet entrepôt après y avoir découvert du fuel stocké illégalement. Après plusieurs discussions, notamment avec les services de renseignement de l’Armée, il a été décidé de distribuer l’essence aux membres de l’Armée libanaise habitant dans la région. Toujours selon lui, la plupart des personnes présentes sur les lieux n’étaient pas originaires de Tlal.

Cet incident intervient alors que le Liban plonge dans une pénurie de fuel, avec plusieurs hôpitaux menaçant de fermer leurs portes faute de diesel pour alimenter leurs générateurs alors que les pannes de courant atteignent les 22 heures par jour, suite à l’annonce unilatérale par le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, de la fin du programme de subvention qui finançait jusqu’à présent ces achats.

Cette explosion a provoqué de nouvelles manifestations à l’encontre de la classe politique et notamment du député du Akkar, Tarek Meerabi dont le domicile beyrouthin a été forcé par les manifestants. Des armes de guerre y ont ainsi été trouvées. Il est accusé d’avoir des liens avec le propriétaire du terrain où se trouvait cette citerne de stockage illégal d’essence.

Des incidents ont également eu lieu devant le domicile beyrouthin du premier ministre désigné Najib Mikati, qui dénonce les manifestants comme étant “des saboteurs” par un communiqué.

Pour rappel, les libanais manifestent depuis le 17 octobre 2019 contre une classe politique considérée comme étant corrompu et ayant mené le pays des cèdres à la crise sociale et économique, la 3ème plus importante au Monde depuis 1850.

Cet incident intervient alors qu’une grande partie de la population a perdu une part importante de son pouvoir d’achat, suite à la détérioration de plus de 90% de la valeur de la livre libanaise face au dollar au marché noir. Près de 75% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté avec un salaire médian qui n’équivaut plus que moins de 100 USD contre 1500 dollars, 2 ans à peine.

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