La banque d’affaire américaine JP Morgan a indiqué qu’un momentum d’aide internationale au Liban a suivi le choc provoqué par l’explosion du port de Beyrouth, le 4 aout 2020.

Même si des pays ont offert une aide économique – notamment les 253. 7 millions de dollars récoltés lors de la conférence de Paris – toujours est-il que cette aide ne couvre pas les pertes induites à l’explosion du port de Beyrouth, pertes estimées entre 10 à 15 milliards de dollars.

Pour l’heure également, les conditions de la communauté internationale restent fermes et liées à l’acceptation par le Liban des recommandations du fonds monétaire international, à savoir, la restauration des finances publiques en s’assurant d’un niveau d’endettement soutenable, la résolution des pertes du secteur financier et qui devrait être à la charge des créanciers, des actionnaires des établissements privés mais également, vu la taille des déficits, des déposants; la mise en place d’un contrôle formel des capitaux avec le passage d’une loi devant le Parlement, et l’élimination des taux de change multiples entre monnaie locale et devises étrangères et enfin la lutte contre les déficits au sein des entreprises publiques et notamment l’Electricité du Liban.

Pour l’heure, la banque d’affaires a revu ses prévisions de croissance concernant le Liban. Ainsi les prévisions passent d’une estimation d’une récession de 14 % en 2020 à 17 %. JP Morgan note aussi qu’en dépit d’une chute initiale de l’activité, la croissance devrait s’accélérer en raison de la reconstruction des zones dévastées. Cette reconstruction devrait prendre plus d’un an, souligne la banque.

Par ailleurs, la banque estime que le haircut sur les Eurobonds atteindra 70% des sommes, et de 40% sur les obligations libellées en devise locale, sur la base des chiffres présentés dans le plan de sauvetage du gouvernement Hassan Diab, c’est-à-dire un taux d’endettement de 102,8 % fin 2020 et une parité de la livre libanaise à 3500 LL/USD.

Et cependant, la démission du gouvernement actuel pourrait compliquer ou encore retarder la restructuration de la dette publique. Par ailleurs, la parité réelle de la livre libanaise pourrait être encore plus basse que les prévisions du gouvernement, ce qui pourrait encore aggraver les pertes du secteur financier. Il s’agira alors d’augmenter le pourcentage des pertes à distribuer entre créanciers, actionnaires des banques et déposants.