À l’occasion de la commémoration du 13 octobre 1990, date de l’invasion syrienne des dernières zones dites libres du Liban, le président du Courant Patriotique Libre, le député Gébran Bassil s’en est pris aux personnes ayant entrainé la crise économique que traverse le Liban.

Indiquant avoir mis en garde contre un 13 octobre économique, il a accusé certains partis d’avoir souhaité l’élimination du Courant Patriotique Libre. “Cependant nous sommes au cœur de l’équation qui protège le Liban et vos menaces et sanctions sont inutiles”, estime le dirigeant du CPL, une allusion indirecte aux menaces de sanctions économiques qui visent les alliés locaux du Hezbollah.

Gébran Bassil estime ainsi qu’il y a “une confrontation économique et financière” qui vise le Liban et la population libanaise. Il s’agit d’une faiblesse, souligne-t-il avant d’estimer que ces derniers utiliseraient “l’arme du dollar qui n’est pas dans nos mains mais dans les mains de ceux qui l’impriment”.

Nous persévérerons et nous triompherons par la résistance politique, note Gébran Bassil, tout en estimant devoir penser à 2 fois puisqu’il s’agit d’une confrontation économique en raison de son impact sur la population libanaise qui n’est pas capable de soutenir des pressions financières.

“Nous faisons face aux mêmes équations locales depuis 1990 et notre inquiétude porte sur le sauvetage du pays quand leurs inquiétudes portent sur notre élimination”.

Gébran Bassil a cependant noté qu’il y a des inquiétudes sécuritaires en raison du chaos qui a succédé aux manifestations du 17 octobre 2019 avec des blocages de routes, des marches de paramilitaires et des menaces “jusqu’à Mirna Chalouhi”, allusion aux incidents qui ont eu lieu au siège du CPL avec des partisans des Forces Libanaises.

La mainmise de la société libanaise par la force est interdite, estime le dirigeant du Courant Patriotique Libre qui appelle plutôt aux moyens pacifiques et au processus démocratique.

La constitution actuelle est rance, pourrie et imposée par les tanks

Concernant la constitution du prochain gouvernement, Gébran Bassil appelle à la constitution d’un gouvernement mixte composé de spécialistes et d’hommes politiques, indiquant par ailleurs avoir proposé la mise en place d’un amendement constitutionnel imposant au Président de la République un délai d’un mois pour la tenue des consultations parlementaires obligatoires et un délai similaire au premier ministre pour constituer son cabinet.

La constitution peut être amendée, spécialement si elle génère des problèmes au lieu de solutions,notant qu’il existe un mécanisme pour y procéder sans conflit mais à travers d’un dialogue.

Il a ensuite qualifié la constitution actuelle de pourrie et d’avoir été imposée par les tanks, allusion à l’intervention syrienne et aux accords de Taëf, à l’origine de la corruption et ayant conduit à la paralysie et “à une agonie”.

La priorité porte cependant sur l’arrêt de l’effondrement financier et économique et donc à former un gouvernement qui pourrait arrêter la descente du Pays des Cèdres dans le chaos et la division, rejetant par ailleurs la mise en place un projet fédéraliste signifiant “un format avancé de gouvernance pour laquelle notre société n’est pas prête”.

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