L’optimisme n’est plus de rigueur au Liban, 2 semaines après la nomination du premier ministre désigné Nagib Mikati, en raison d’un différend concernant l’attribution des quatre portefeuilles régaliens.

En cause, le refus du président de la chambre Nabih Berri à abandonner le ministère des finances, et également la volonté des qu’âtres ancien premier ministres Tammam Salam, Fouad Saniora, Saad Hariri et Najib Mikati à obtenir coûte que coûte le ministère de l’intérieur.

Côté du président de la république, on note que l’insistance du mouvement Amal à nommer Youssef Khalil, vice-gouverneur de la Banque du Liban comme prochain ministre des finances pourrait mettre à mal l’audit juricomptable des comptes de la banque centrale

Le chef de l’état aurait ainsi mis un véto strict sur celui-ci, rappelant que cet audit constitue une des exigences premières de la communauté internationale pour débloquer les fonds nécessaires à la relance de l’économie locale.

De même, l’obtention du ministère de l’intérieur semble être désormais critique d’une part dans le cadre de l’organisation des élections législatives à venir en mai 2022 et d’autre part également à cause des enquêtes menées à l’encontre de certaines personnalités proches des dirigeants libanais, voire même contre le premier ministre désigné Nagib Mikati, accusé de détournement de fonds destinés à l’achat de biens immobiliers pour les personnes les plus vulnérables.

Autre portefeuille clé, celui également de la justice dont le prochain titulaire pourrait entraver ou permettre aux enquêtes portant sur la corruption ou encore sur le port de Beyrouth d’aller en avant. Il est également revendiqué par la communauté sunnite alors que des proches même de Fouad Saniora ou encore de Saad Hariri – dont le gouverneur de la Banque Centrale lui-même – font actuellement l’objet d’enquêtes pour détournements de fonds.

Aucune date n’a été donnée quant à la prochaine rencontre entre le président de la république et le premier ministre désigné, voire même entre les 3 hommes si on y inclut le président de la chambre Nabih Berri, éloignant la possibilité de mettre en place un gouvernement.

De son côté, le premier ministre Nagib Mikati aurait refusé la notion même de rotation des portefeuilles régaliens au niveau des différentes sectes religieuses, souhaitant ainsi maintenir un statut-quo.

D’ailleurs, de source médiatique, on indique que de nouvelles revendications sont apparues sur le dossier du gouvernement avec l’insistance par exemple de l’ancien député Walid Joumblatt à obtenir le ministère des affaires sociales, un ministère également clé qui pourrait transformer le programme d’assistance aux personnes vulnérables en enjeu électoral.

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