Alors que les Etats-Unis ont décidé de dénoncer l’accord nucléaire avec l’Iran, l’Armée Israélienne mènerait ce mardi soir à partir de 10h30 environ, une série de frappes aériennes contre des positions iraniennes à proximité d’al Kassoua située dans la partie Sud de la région de Damas. Par ailleurs, ses avions de chasse survolent de manière intensive le Liban.

Ces bombardements interviennent alors que l’état hébreu avait précédemment mis ses forces militaires en état d’alerte en raison d’une attaque imminente et indiquait avoir ouvert à la population civile les bunkers dans les régions du Golan et du Nord d’Israël. Tel Aviv craindrait en effet une riposte menée par le Hezbollah et l’Iran depuis les territoires syriens et libanais à ces attaques.
Par ailleurs, l’Armée Israélienne acheminerait des renforts dans la région du Golan, territoire syrien occupé par l’état hébreu depuis 1973 selon les frontières reconnues par la communauté internationale. Israël pourrait mener une opération militaire en vue d’établir une zone tampon dans cette région.

Les autorités syriennes confirment que les systèmes de défenses antiaériens de la capitale ont été activés suite à une opération militaire. L’agence de presse officielle syrienne SANA annonce que 2 missiles israéliens auraient été abattus.

Video posted by #Assad state TV shows #Syria regime anti-aircraft & air defense systems engaging & destroying #Israel “enemy” missiles fired at Al-Kisweh 12 km south of the capital #Damascushttps://t.co/DVZa0Vi2SF pic.twitter.com/7p50hxLyPL

— SaadAbedine (@SaadAbedine) 8 mai 2018

Des sources non confirmées indiquent qu’un convoi avait été visé par ces frappes, à proximité duquel, se trouve une base iranienne al-Kiswah et une importante zone industrielle. Cette base a déjà été la cible de frappes israéliennes par le passé. Ces mêmes sources font état de possibles victimes iraniennes, ce que l’agence officielle syrienne dément.

Le convoi visé par le bombardement israélien selon des informations syriennes. Source: Twitter
Le convoi visé par le bombardement israélien selon des informations syriennes. Source: Twitter

Selon des sources israéliennes, ce convoi transportait des missiles dont l’objectif était de toucher Tel Aviv en représailles aux bombardements ayant précédemment visés du personnel iranien en Syrie. Les photographies diffusées sur internet de ce convoi ne permettent cependant pas de confirmer que ce dernier avait une telle marchandise à son bord.

Selon les informations préliminaires, l’état hébreu aurait tiré plusieurs missiles en direction de Damas afin de leurrer les défenses antiaériennes syriennes pendant que ses avions procédaient aux frappes. Ces derniers auraient notamment survolés la plaine de la Békaa selon des témoins, en violation de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU adoptée en 2006.

Déjà le 10 février dernier, les avions de chasses israéliens s’en étaient directement pris à une base iranienne située à proximité de la ville de Palmyre. Ce bombardement intervenait suite à la tentative d’infiltration vers le Golan d’un drone parti de la base T4. Il a alors été abattu par un hélicoptère de combat. La décision de détruire le centre d’opération de ce drone ayant été prise, un avion de chasse israélien a été envoyé vers ce dernier. Il a été touché par des défenses antiaériennes syriennes et s’était écrasé dans la région du Golan. Un des 2 pilotes aurait gravement été blessé.

Ces frappes interviennent alors que les USA, par l’intermédiaire du Président Donald Trump, ont décidé de restaurer unilatéralement les sanctions visant Téhéran. Applaudi par Israël et l’Arabie Saoudite, cette décision a cependant été dénoncée par la France, la Grande Bretagne, l’Allemagne et l’Italie. L’Iran, par l’intermédiaire de son président Hassan Rouhani a indiqué vouloir continuer à respecter ses engagements pris en 2015, désamorçant ainsi la crise. Il a également menacé pouvoir recommencer à enrichir davantage l’uranium.
Hassan Rouhani accuse par ailleurs le Président Américain d’inciter à une guerre régionale et d’estimer que “les États-Unis ont toujours montré qu’ils ne respectaient jamais leurs engagements“.

La décision américaine semble avoir été prise suite à une conférence de presse la semaine dernière du Premier Ministre Benyamin Netanyahu qui accusait Téhéran de mener un programme d’armement nucléaire secret. Chose démentie par les autorités iraniennes.

Importants survols du territoire libanais en violation de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU

Les habitants du Sud Liban et de la vallée de la Békaa indiquent assister à d’importants survols par des avions de chasse israéliens alors qu’un risque de guerre était déjà évoqué après les élections législatives libanaises

En effet, au Liban, les experts et analystes estiment probable qu’un conflit armé puisse se produire après les élections législatives qui se sont déroulées le dimanche 6 mai 2018. De nombreuses sources d’inquiétudes, violations du territoire libanais par les forces israéliennes quasi-quotidiennement, propos belliqueux du Ministre de la Défense Israélien Avigdor Lieberman revendiquant une partie de la zone économique exclusive maritime dans laquelle se trouveraient d’importants gisements pétroliers et gaziers, construction par les autorités israéliennes d’un mur de séparation le long de la ligne bleu, notamment au niveau de points litigieux, sont d’autant de risques de voir un conflit dégénérer vers le Pays des Cèdres.

Israël accuse également le mouvement chiite Hezbollah de contrôler le Pays des Cèdres. Ce lundi, le ministre de l’éducation Naftali Bennett avait en effet écrit sur twitter Liban=Hezbollah, estimant par ailleurs que les autorités libanaises seront prises comme responsables en cas d’incident.

Tel Aviv craint en effet un renforcement du mouvement chiite proche de Téhéran à la faveur de la victoire des alliés du régime syrien sur les mouvements rebelles. Il semblerait également que l’état hébreu s’inquiète d’une possible continuité territoriale depuis l’Iran jusqu’à la Méditerranée et donc d’un soutien logistique facilité au Hezbollah à la faveur d’une réouverture des frontières suite à la victoire du régime syrien face à Daesh.

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