Je parle d’une bagarre quotidienne… par GMM

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Je parle d’une bagarre quotidienne entre le libanais et la banque qui, sous prétexte de restrictions inédites sur les retraits bancaires, refuse de lui transférer une somme modique de dollars américains – ses dollars – pour payer la scolarité de son fils à l’étranger.

Je parle d’une bagarre quotidienne entre le libanais et la mobylette qui l’attend au coin de la rue pour « chasser à l’affût » la pile de billets – désormais infime – qu’il vient de retirer au guichet automatique.

Je parle d’une bagarre quotidienne entre le libanais et le pharmacien qui refuse de lui donner un cacheton d’antidépresseur pour pouvoir survivre à sa  mauvaise journée calamiteuse – rixe -.

Je parle d’une bataille quotidienne entre le libanais et son compatriote/concitoyen au supermarché pour profiter de l’achat de lait ou d’huile subventionnés.

Je parle d’une bagarre quotidienne entre le libanais et le pompiste à la station-service devant laquelle une longue file d’attente, pouvant durer plus d’une heure, pour n’obtenir qu’une faible quantité du précieux liquide.

Je parle d’une bagarre quotidienne entre le libanais et le changeur qui n’a plus de dollars américains à lui changer en dehors du marché noir. 

Bref, dans un Liban en crise, où la faim est plus à craindre que le coronavirus, avec un niveau de pauvreté exacerbé, survivre est devenu une mission quotidienne, et tant que nos gouvernants corrompus et pourris – une élite oligarchique – ne cherchent qu’à satisfaire leurs intérêts mercantiles au détriment des droits vitaux des libanais, le peuple restera quotidiennement vaincu.

GMM

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