Des sources diplomatiques françaises indiquent qu’une liste de personnalités libanaises accusées de bloquer la formation du prochain gouvernement pourrait être prochainement publiée. Ces personnes feraient alors l’objet de sanctions alors que Paris s’inquiète du manque de progrès sur le plan de la formation d’un prochain cabinet et de l’escalade des tensions politiques.

Elles estiment ainsi que ces tensions seraient d’origine artificielles, alors que la crise économique pourrait encore prochainement aggraver avec la fin du programme de subvention à l’achat des produits de première nécessité fin juin.

Certaines sources proches de la présidence libanaise estiment ainsi que le premier ministre désigné pourrait retarder la formation de son cabinet jusqu’au mois de juin, pour éviter de porter la responsabilité d’une forte hausse des prix qui devrait alors intervenir à ce moment.

Pour rappel, le ministre des AE français avait déjà à plusieurs reprises appelé l’Europe à réagir face à l’effondrement du Liban.

La France s’est en effet largement investi sur le dossier libanais, notamment lors des deux visites du président français Emmanuel Macron au pays des cèdres, le 6 août 2020,2 jours à peine après l’explosion du port de Beyrouth et le 1er septembre à l’occasion du centième anniversaire de la proclamation de l’État du Grand Liban.

Pour l’heure officiellement, le Quai d’Orsay rappelle que la France n’hésiterait pas à agir contre ceux qui bloquent le processus de formation du gouvernement et qui “ont abandonné l’intérêt général au profit de leurs intérêts personnels”. Les diplomates français indiquent toujours en contact avec leurs homologues européens pour décider des suites à tenir.

Q – La France s’apprête à publier une liste de noms de responsables libanais susceptibles de tomber sous le coup de sanctions pour entrave à la formation d’un gouvernement au Liban, selon des médias libanais. Qu’en est-il exactement ?

R – Le Président de la République et le ministre de l’Europe et des affaires étrangères ont indiqué aux principaux responsables libanais que la France n’hésiterait pas à agir à l’encontre de ceux qui ont abandonné l’intérêt général au profit de leurs intérêts personnels. La France est en lien avec l’ensemble de ses partenaires, notamment au sein de l’Union européenne, afin d’élaborer des propositions concrètes destinées à mettre en oeuvre cet objectif./.

Un commentaire?