Le ministère des finances a révélé, lors de la session du conseil des ministres qui se déroule ce mercredi au Grand Sérail, que le taux de change qui sera utilisé dans le cadre du budget 2022 sera de 10 083 livres libanaises pour un dollar au lieu du taux de change de 1507 LL/USD. Cette augmentation du taux de change – qui doit être utilisé dans le cadre des dépenses publiques – devrait son utilisation être également élargie aux autres services publics comme les télécommunications ou encore l’électricité publique dont les factures pourraient être alors multipliées par plus de 6 fois.

Le ministère des finances indique espérer que le déficit public atteindra 2.3% en 2022 contre 1.1% en 2021 après l’importante contraction des dépenses publiques.

Cette augmentation, nécessaire et qui était attendue en raison de la dégradation de la parité de la livre libanaise face au dollar, amenant à l’effondrement de nombreux services publics comme les télécoms fixes et mobiles éprouvant d’importantes difficultés à maintenir les réseaux ou encore les réseaux de distribution d’eau et d’électricité devrait également signer une dégradation supplémentaire du pouvoir d’achat de la population dont 82% se trouve déjà vivant sous le seuil de pauvreté.

Cependant, le taux de parité public pourrait encore évoluer en fonction des résultats des négociations avec le Fonds Monétaire International, l’unification des différents taux de parité utilisés constituant l’une des conditions au déblocage de l’aide économique internationale alors que la Banque Mondiale considère que la crise libanaise constitue l’une des plus graves crises économiques depuis le milieu du XIXème siècle.

Ce chiffre a été révélé lors de la session du gouvernement visant à discuter du budget 2022 alors qu’une polémique commence à émerger concernant les pouvoirs exceptionnels qui pourraient être accordés au ministre des finances, Youssef Khalil, ancien directeur des opérations de la Banque du Liban et proche du président de la chambre Nabih Berri.

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