Les pertes totales suite à une explosion d’un entrepôt de nitrate d’ammonium situé dans le port de Beyrouth seraient actuellement estimées de 10 milliards de dollars à 15 milliards de dollars, indique le gouverneur de la ville de Beyrouth Marwan Abboub. Les pertes liées à la destruction des infrastructures du port seraient estimées à 3 milliards de dollars à elles-seules.

À cela s’ajoutent les marchandises que le Port de Beyrouth hébergeait, les navires qui ont été également endommagés mais également les dégâts subis par les quartiers environnants comme celui de la Quarantaine, Mar Michael ou encore Gemmayzeh et même au-delà.

Aussi, avec un port de Beyrouth désormais non-fonctionnel pour les mois à venir, les activités d’importations et d’exportations mais également de transbordements sont désormais mises en parenthèse avec le risque d’aggraver une situation économique déjà rendue précaire en raison d’une récession d’une ampleur que le Liban n’avait jamais connu au cours de son histoire contemporaine.

Cependant, le gouverneur de la capitale manque peut-être de voir toutes les pertes elles-intangibles.

Il y a évidemment les conséquences humaines de l’explosion, avec son lot de morts, de personnes blessées désormais à charge et qu’il s’agira de soigner physiquement mais aussi psychologiquement. Evidemment ces morts, on ne pourra jamais les remplacer comme reconstruire ou rapiécer un immeuble ou une habitation. Il y a également les conséquences de l’accélération de l’idée même d’émigrer, un coût supplémentaire pour notre économie… déjà bien mal en point …

Tous ces facteurs aujourd’hui devraient entrer en compte. Il est désormais nécessaire de se retrousser les manches comme ces jeunes gens qui, dès l’annonce de l’explosion, se sont rués pour aider les victimes. Ils sont l’avenir du Liban.