Mr El Khatib,

A votre nomination, je vous avais adressé une lettre ouverte aussi que vous n’avez évidemment pas lue), vous félicitant pour ce nouveau poste, surpris enfin d’avoir une personne du métier (président de Municipalité) à la tête de ce ministère.

Comme la plupart de mes concitoyens, je suivais votre parcours, vos discours, vos idées, vos points de vue, etc… et comme la plupart de mes concitoyens, j’avais espéré une solution aux problèmes de déchets.

Mr le Ministre,

Comme tous vos collègues ministres, votre séjour dans ce gouvernement à la tête de ce ministère ne devait durer que quelques mois, et – modestie mise à part – j’avais craint qu’une magouille politique fabriquée je ne sais sous quel prétexte, ne proroge votre séjour, et c’est ce qui se passa (…..).

Durant cette période, nous, citoyens libanais (et fiers de l’être), nous ne voulions qu’une seule chose : que vous œuvrez et vous préoccupez de votre ministère – Que vous oubliez les discours politiques, de ne pas vous laisser influencer par tel ou tel responsable, chef de parti ou notable, de penser « citoyen ».

De nous faire sentir que tous les efforts de la société civile pour faire pression sur l’ancienne équipe et trouver une solution rapide à cette crise de déchets ne sont pas partis en vain et que vous serez vous, Mr Le Ministre et président de municipalité, la voix du citoyen et son porte-parole.

De rester terre-à-terre, d’éviter les grands discours, d’éviter de dépenser toute votre énergie, motivation et enthousiasme sur des réunions, commissions ou autres comités inutiles sans plan et sans vision futurs.

De sortir des dossiers corrompus, des pots de vins, des délits d’initiés. D’agir dans la transparence complète.

Un an plus tard, le citoyen vous juge – Les photos publiées après la tempête et les articles qui ont été partagés sur les réseaux sociaux et dans les médias, ne sont pas en votre avantage – Qu’envisagez-vous de faire ?

Nous vous proposons deux portes d’issues :

  • Une dernière chance, c’est-à-dire, accuser, dénoncer, mettre le doigt dans la plaie – Dire à haute voix ce que le citoyen aimerait entendre, le citoyen a le droit de savoir ce qui se passe – Il a le droit de comprendre, de vivre décemment – De ne pas étouffer sous vos magouilles politiques et partisanes
  • Démissionner et ce sera la plus noble chose que vous pourriez faire – Au moins, ce geste vous vaudra respect et dignité – Vous êtes issus du peuple, vous avez été président de municipalité, vous avez vécu avec le citoyen, vous avez côtoyé leurs problèmes quotidiens, la seule chose à faire est de les respecter en démissionnant – Ce geste restera gravé dans la mémoire des libanais.

Mr Khatib, la balle est dans votre camp – Prenez une décision prenez LA décision que vous jugez adéquate, mais réagissez pour le bien de vos concitoyens – Le libanais ne manque pas d’expertise en la matière, plusieurs voix de la société civile, d’environnementaux, d’ONG, ont essayé de se faire entendre. Ecoutez leur message, joignez les à vous, établissez un plan d’action avec eux, pointez du doigt, ou faites nous cet honneur de jeter l’éponge et de retourner à votre humble poste de président de municipalité à gérer les magouilles internes de votre région

Fouad A. Salha
Membre actif du Mouvement de la Citoyenneté حركة المواطنة

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