À l’issue d’une rencontre entre le Président de la République, le Général Michel Aoun, le président de la Chambre Nabih Berri et le Premier Ministre Hassan Diab, la composition du nouveau gouvernement a été rendue publique par le porte-parole du Palais Présidentiel.

Le Président de la République a signé le décret de formation du gouvernement Diab à l’issue d’une réunion avec le président de la Chambre Nabih Berri et le Premier Ministre désigné Hassan Diab.
Cette annonce intervient alors que de nombreuses routes sont désormais coupées à Beyrouth, les manifestants montrant leur rejet de ce cabinet.

La liste des ministres

Le Premier Ministre désigné est ainsi arrivé aux environs de 20 heure au Palais Présidentiel de Baabda pour remettre au chef de l’état la liste de 20 ministres composant son gouvernement. Le gouvernement est désormais constitué de la coalition Courant Patriotique Libre (CPL), Hezbollah, Tashnaq, Mouvement Amal, du Parti Démocratique Libanais et Mouvement Marada mais en l’absence du Parti Social National Syrien (PSNS).

Le Courant du Futur (CDF), le Parti Progressiste Socialiste (PSP), les Forces Libanaises et le Parti Kataeb rejoignent de leur côté, les rangs de l’opposition

Le gouvernement Diab devrait se réunir dès demain, à 11 heure, au Palais Présidentiel de Baabda.

Un gouvernement pour un Liban déjà en crise

le Liban a enfin un nouveau gouvernement suite à la démission du Premier Ministre Saad Hariri le 29 octobre dernier. Hassan Diab avait été désigné à l’issue des consultations des parlementaires libanais, le 19 décembre 2019. Il avait alors promis la constitution d’un nouveau conseil des ministres restreints avec des profils de spécialistes. C’était sans compter les exigences de la coalition des partis l’ayant nommé. Le Hezbollah, le mouvement Amal ou encore le Courant Patriotiques Libre (CPL) se prononçaient alors pour un cabinet techno-politique et les obstacles de dernière minute posées par les exigences du mouvement Marada qui aurait obtenu 2 ministères ou du Parti Social National Syrien (PSNS) absent du cabinet.

Depuis la nuit du 17 au 18 octobre, d’importantes manifestations ont éclaté suite à un projet de taxe sur les télécommunications de type WhatsApp. Ces manifestations ont pris de l’ampleur suite à une altercation, ce soir là, entre gardes du corps du ministre de l’Education Akhram Chéhayeb et des protestataires au centre-ville de Beyrouth. Elles ont alors touché l’ensemble du pays, en ayant pour symbole, le blocage des routes à l’aide de pneus enflammés.

Autre symbole, la crise économique qui pourrait amener plus de 50% de la population à vivre sous le seuil de pauvreté en 2020, selon une étude de la banque mondiale. Avec la crise économique, est arrivée une pénurie en devises étrangères nécessaires à l’achat de marchandises de premières nécessité. Dès l’été, de nombreux secteurs d’activité dont les stations essence se plaignaient du refus de leurs établissements bancaires à leur vendre des dollars au niveau de la parité officielle. En effet, depuis, alors que le taux de parité entre la livre libanaise et le dollar est toujours à 1 507.5 LL/USD, le taux officieux a même atteint 2 500 LL/USD en début de semaines.

Ce nouveau gouvernement devrait proposer au plus tôt un plan de réforme de l’économie libanaise, estiment de nombreuses institutions internationales qui dénoncent par ailleurs les retards pris par les autorités locales.

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