Le vice-premier ministre Saadé Chami lors d'un round des négociations avec le FMI, le 24 janvier 2022

Près d’un an après avoir été interrompues sur fond d’un différend concernant le chiffrage des pertes du secteur bancaire, les négociaitons avec le FMI ont repris ce lundi 24 novembre, après que le nouveau gouvernement Mikati III ait unifié le chiffrage de ces pertes désormais estimées à 69 milliards de dollars.

Pour rappel, le précédent gouvernement avait estimé que celles-ci atteignaient 83 milliards de dollars, des chiffres alors confirmées par le FMI mais dénoncées par les banques libanaises ou encore la Banque du Liban.

Le vice-président du Conseil des Ministres Saadeh Chami a indiqué que ce premier round des négociations ont porté sur le budget, le secteur bancaire ou encore le taux de change. Il indique que ces discussions devraient se poursuivre les 2 prochaines semaines, jusqu’à conclusion d’un accord.

Cette relance intervient alors qu’au Liban, une nouvelle polémique est apparue concernant la répartition des pertes du secteur bancaire. Selon Mohammed Zbeed, les déposants devraient ainsi supporter 55% soit l’essentiel des pertes soit 38 milliards de dollars. L’état et la Banque du Liban devraient supporter 26% de ces pertes et les actionnaires des banques seulement 19%, après que certains d’entre eux aient menacé de liquider leurs établissements. Les comptes de moins de 150 000 USD devraient rester intacts selon le même journaliste sans toutefois spécifier un délai concernant la libération des fonds. Les décôtes ou haircuts devraient atteindre entre 40% à 75% selon le solde disponible.

Autre conflit d’intérêt, de nombreux hommes politiques et non des moindres comme le premier ministre Najib Mikati lui-même sont également actionnaires de banques en proie à d’importantes difficultés.

Sur base de ce chiffrage, l’aide du FMI pourrait être réduite à seulement 3 ou 4 milliards de dollars contre 10 milliards qui étaient espérés par le gouvernement Hassan Diab, une somme considérée comme étant insuffisante pour la relance rapide de l’économie libanaise en proie à une crise économique considérée comme l’une des pires depuis la moitié du XIXème siècle.

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