Le Parlement débute sa première session consacrée à l’examen du budget 2019, étape finale avant sa ratification. Cet examen intervient alors que les vétérans de l’Armée libanaise entendent en bloquer l’accès pour protester contre les mesures d’austérité les visant.

Le budget 2019 comprend différentes mesures destinées à combattre les déficits publics qui ont atteint plus de 11% du PIB en 2018, une condition préalable à l’obtention des prêts et donations du plan d’aide au Liban intitulé CEDRE.

Ainsi, selon le président de la commission parlementaire des finances et du budget, le député Ibrahim Kanaan, les mesures correctrices prévoient un déficit de 6.59% après révision par le parlement au lieu du projet initial d’un objectif initial d’un déficit de 7.59% selon le Ministère des Finances.

Les autorités libanaises s’étaient engagés à la diminution des dépenses publiques lors de la conférence CEDRE d’avril 2018.

La dette publique a ainsi dépassé plus de 150% du PIB alors que le service de la dette publique représente désormais plus de 43% du budget public, un pourcentage qui continue à augmenter.

Cependant en dépit des mesures prises, les spécialistes estiment que ce déficit devrait continuer à croitre.

Parmi les principales pistes envisagées, la restructuration de l’Electricité du Liban (EDL) responsable pratiquement de la moitié du déficit public en raison des subventions accordées par l’état à l’achat de mazout, mais également la lutte contre les différents types de fraude et la corruption présente au sein de l’administration publique. Les responsables ont également écarté pour l’heure toute restructuration de la dette publique ou dévaluation de la Livre Libanaise.

Face à ces dérapages, les agences de notations et les spécialistes des organisations donatrices de CEDRE estiment cependant difficiles le maintien par les autorités libanaises de leurs engagements pris durant la conférence d’aide économique consacrée au Liban d’avril 2018 et intitulée CEDRE.

Certains estiment ainsi que le projet de budget 2019 est déjà obsolète, puisqu’arrivant à la moitié de l’année 2019, avec des objectifs de dépenses déjà dépassés. Egalement en danger, les prêts accordés par les organismes et pays donateurs de CEDRE en raison des retards pris dans la mise en place des réformes économiques et monétaires.

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