Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.
Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.

Le procureur financier, le Juge Ali Ibrahim, a décidé du gel des actifs et les biens de 20 banques libanaises ainsi que de leurs dirigeants, membres du conseil d’administration et propriétaires, après en avoir interrogé 15 en début de semaine, indique une dépêche de l’Agence Nationale d’Information (ANI).

Cette information intervient alors que la ministre de la Justice Marie-Claude Najm vient d’annoncer que le gouvernement a approuvé la levée du secret bancaire.

Pour rappel, les dirigeants des établissements bancaires dont le Président de l’Association des Banques du Liban Salim Sfeir, également président directeur général de la Bank of Beirut, avaient été interrogés le 2 mars dernier, au sujet des transferts financiers vers l’étranger pour un montant de 2.3 milliards de dollars, durant les mois d’octobre et de novembre, alors qu’un contrôle des capitaux avait pourtant été instauré par l’ABL, en vue de peut-être se prémunir contre une dévaluation de la livre libanaise et d’un défaut probable de paiement, ce qui s’apparente à un délit d’initié. L’enquête a été depuis étendue aux mois précédents.

Alors que les banques libanaises avaient été fermées entre le 17 octobre et le 1er novembre et qu’un contrôle des capitaux avait été unilatéralement instauré par l’Association des Banques du Liban (ABL) en novembre dernier, en raison de la crise de liquidité en devises étrangères, contrôle des capitaux consistant en une limitation des retraits à 1000 USD au maximum à l’époque par mois et une interdiction de transferts de fonds à l’étranger sauf cas exceptionnels, d’importantes sommes d’argents ont quitté le système bancaire à destination notamment de la Suisse.

Etait également à l’ordre du jour, la vente d’eurobonds ou obligations internationales à des groupes étrangers et notamment Ashmore Group en vue de faire pression sur les autorités libanaises et d’obtenir le remboursement de celles arrivant à échéance le 9 mars prochain.

En janvier 2020, des informations faisaient déjà état sur le transfert de 2 milliards de dollars hors le Liban entre le 17 octobre et le 31 décembre. À l’époque, la commission spéciale d’investigation de la Banque du Liban (BDL) avait déjà achevé la rédaction de son rapport et devait le transférer au procureur général de la République, le juge Ghassan Oweidat, d’ici la fin de ce mois. Cependant, les noms des personnes impliquées et notamment “des personnes exposées politiquement” n’étaient pas mentionnées, notant que la commission n’a pas exigé de noms mais seulement des données concernant les montants concernés.

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