Le Premier Ministre Mustapha Adib a confirmé avoir demandé le report de son entrevue initialement prévue ce matin à 11 heures, en raison de nouveaux contacts entrepris avec le Palais d’Ein Tineh au sujet du ministère des finances, noeud gordien revendiqué par le mouvement chiite.

Mustapha Adib aurait ainsi réitéré son souhait de voir former un gouvernement restreints de spécialistes et non un gouvernement techno-politique comme envisagé par les partis locaux, alors que la France a annoncé, dès hier, avoir prolongé de 48 heures le délai nécessaire à la formation du gouvernement comme préalable à l’obtention de l’aide économique de la communauté internationale.

Le Ministère des Finances est en effet un maillon essentiel dans le programme des réformes à mettre en place ainsi que dans le cadre de la restructuration du système financier et même de l’Electricité du Liban. Par le passé déjà, Nabih Berri avait pris comme prétexte les volets confidentiels des accords de Taëf pour prétendre que ce ministère revient de droit à la communauté chiite. Cependant, ce texte demeure pour l’heure inconnu et dans les mains seuls de l’ancien président de la chambre Hussein Husseini.

Le mouvement Amal et le Hezbollah ont en effet refusé un compromis, avec l’attribution du ministère des Affaires Étrangères en échange du ministère des finances, selon les informations pour l’heure disponibles.

Mustafa Adib souhaitait ainsi constituer un gouvernement de 14 membres excluant les partis politiques.

Cependant, les dirigeants de ces derniers, à l’exception des 2 partis chiites, étaient plutôt enclins à la constitution d’un gouvernement de 20 à 24 membres acceptant toutefois le principe de rotation de l’attribution des ministères régaliens de l’intérieur, de la défense, des affaires étrangères ou encore des finances.

Seul Amal et le Hezbollah souhaitait pouvoir nommer le prochain titulaire du ministère des finances et ainsi en conserver le contrôle suite à l’annonce, la semaine dernière, de Washington d’instituer des sanctions économiques contre l’ancien ministre des finances et bras-droit du Président de la Chambre Nabih Berri, à savoir Ali Hassan Khalil.

Il est accusé, toujours selon Washington, outre d’avoir permis au Hezbollah de disposer de sources de financements, d’avoir exigé des commissions sur les appels d’offre publics.