Le bateau Samuel Beckett remonte les corps de 5 personnes lors d’une opération de sauvetage de 118 migrants au large de Tripoli.
Irish Defence Forces/Flickr, CC BY

Nicolas Lambert, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

Depuis le début des années 1990, 40 000 migrants sont morts ou portés disparus en essayant de rejoindre l’Union européenne, soit l’équivalent de la population d’une ville comme Arras, Compiègne ou Valencienne. Noyés en mer au large de Lampedusa, morts asphyxiés dans un camion en Autriche, morts de faim dans le désert saharien ou percutés par un train dans le tunnel sous la Manche, ces drames, plus ou moins médiatisés, n’ont de cesse de se succéder.

En nous appuyant sur les recensements effectués par les associations, les journalistes ou par les organisations internationales, une cartographie de la frontière migratoire a pu être réalisée régulièrement par le réseau Migreurop. Représentée en 3 dimensions, cette carte des “morts aux frontières” nous donne à voir un nouveau paysage fait de plaines, de collines et de montagnes. C’est la « butte rouge » migratoire, référence explicite à la chanson anti-guerre et révolutionnaire de Gaston Brunswick dit Montéhus (1872-1952), clin d’œil engagé nous appelant à nous opposer à cette guerre létale menée par l’Union européenne contre les damnés de la mer.

Nicolas Lambert, CC BY-SA

La méthode utilisée pour cette carte consiste à déterminer pour chaque point de l’espace, la valeur d’une variable (ici, le nombre de morts sur l’ensemble de la période), calculée dans un certain voisinage (ici, 350 km, calculé selon la méthode de stewart). Cette méthode fait apparaître les grandes structures spatiales : trois lieux importants se détachent.


The Conversation

Cette visualisation est initialement parue dans la revue Géoconfluences. Carte concue et réalisée par Nicolas Lambert, 2015.

Nicolas Lambert, Ingénieur de recherche en sciences de l’information géographique, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

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