La statue de la Vierge de Harissa. Crédit Photo: Libnanews.com, tous droits réservés

Pas besoin de revisiter l’histoire. Pas besoin de faire un concours de la plus large croix, ou la plus rutilantes des statues.

Pas besoin de devises calligraphiées sur d’interminables banderoles, ou de discours grandiloquents auxquels les orateurs eux-mêmes ne croient pas. Pas besoin de la ligue de super héros, respirant à peine dans leurs cravates trop serrées.
Pas besoin de brouhaha, écran de fumée, incantations tonitruantes, pour cacher l’évidence au peuple maronite.

Car le citoyen maronite est l’adepte d’un saint ermite, qui a résisté, sa vie durant, à la vacuité de la vision futile, à l’avidité des sociétés mercantiles et à la violence des hommes serviles.

Ce saint patron est lui-même l’adepte du Christ, dont il est devenu l’ami, en imitant sa vie de dénuement et de prières instantes pour le genre humain.

C’est donc tout naturellement que le maronite se réfère à la parole du Christ pour se reconnaître en tant que maronite véritable.
Or le Christ a dit : «  l’arbre se reconnaît à ses fruits » et quand l’on considère les fruits de nos dirigeants, tout au long des dernières décennies, on ne constate que des moissons pourries et des saisons de misère.

Nombreux parmi eux, ont cru qu’il suffirait de faire mousser les mérites et les luttes d’un prélat décédé, pour masquer leur échec à réunifier le pays et leur propension à remplir leurs poches.
Comme s’ils s’évertuaient à enjoliver un mérite auquel ils n’ont nullement participé, dans l’espoir de redorer leur blason rouillé.
Ils ont même trouvé bon de s’acharner sur une victime expiatoire, qui a pêché par excès d’imbécillité, pour s’ériger en défenseurs de l’héritage du défunt patriarche.

À croire que les politiciens, devenus miraculeusement hommes d’église, prennent le peuple des maronites pour un peuple de marionnettes.

Sauf que le peuple souffrant fait la part des choses et n’accorde aucune crédibilité à ce marché de dupes. Il se rend bien compte que ses dirigeants ont perdu, depuis fort longtemps, la nécessaire conformité entre le droit à l’existence et l’existence du droit.

Alors, gare à vous, hordes de manipulateurs, c’est probablement votre dernière mise en scène.

Bientôt arrivera le jour où les marionnettes couperont le fil.

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Mario Abinader
Médecin-cardiologue, exerçant en France depuis 1995, Mario Abinader est viscéralement attaché au Liban, sa terre d’origine. Avec le recul que confère l’expatriation, il a écrit des articles relatant la métamorphose sociale et politique du pays. Il est également l’auteur d’un recueil de poèmes. Il a été ordonné diacre orthodoxe.

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