Quand l’incohérence rime avec incompréhension

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S’il y a une chose positive à retenir de tout ce qu’on a lu ces derniers jours au sujet de la candidature de Frangié, c’est bien cette position du 14 envers le 8 ….
Jusque là en opposition totale sur toute la ligne politique, le voilà le Hariri Junior annonçant son choix à son extrême opposé, le Frangié Junior…
Difficile à suivre, quand l’incohérence des déclarations des uns et des autres se joint à l’incompréhension des actes.
Le Liban aura un Président !
Le Liban aura un Président non choisi ni par les fidèles de Geagea ni par les fidèles de Aoun…
Ni même pas choisi au suffrage universel car la  règle actuelle ne le permet pas.
Si depuis Mai 2014, le pays s’est trouvé privé de sa tête et décapité, il est temps de se retrousser les manches et accueillir l’idée d’avoir un Président désigné et non pas élu, car il faut mettre fin à ce chaos institutionnel.
Si les libanais, entre eux, ou par le biais de leurs députés, n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une élection parlementaire digne, il faudra accepter l’idée d’avoir Frangie Junior comme Président afin de dépasser ce blocage des différends.
Car finalement, Frangié n’est que le 2e candidat du 8 accepté par le chef opposant du 14.
Quel jeu et quelle masacarade et quel désastre d’avoir mené le pays au chaos et quel soulagement pourrions-nous avoir quand on entend cela ?
On dit qu’il est pro-syrien ? Et alors ? Le 8, dont il fait parti, ne l’est-il pas ?
Avions-nous le choix ?
Certes oui, si les députés auraient bien voulu faire leur travail.
Mais les députés ont choisi le boycotte, le désaccord, l’abstention… et cela ne pouvait servir en aucun cas, le Président prétendument “Fort” ni le Président idéalement espéré, ni le Président propre et jeune.
Les déclarations de ces derniers jours,   prouvent la faillite de ces deux courants et l’élection de Frangié Président changera certes, la carte politique des partis et des partisans.
Que ceux qui veulent réellement le changement, se redressent et  s’organisent démocratiquement afin de pouvoir constituer une opposition positive pour aider le pays à se soulever !
Si les libanais entre eux, toutes catégories confondues , n’ont pas réussi à entreprendre le chemin de l’entente se mettant de leur propre gré sous tutelle, alors nous n’avons qu’à accepter ce choix comme un pas en avant et nous n’avons qu’à nous réunir pour constituer une vraie opposition constructiviste.
Sinon, auriez-vous d’autre choix ?
Mon choix à moi, c’est la continuité de mon pays natal en préservant sa souveraineté et ses frontières …
Le nouveau Président élu, saura-t-il faire respecter la déclaration de Baabda et le retrait des armes ?
Le nouveau Président élu, saura-t-il instaurer une vraie démocratie et accepter une opposition positive ?
Si oui, alors qu’il le soit car nous n’avons plus le choix.  Je poursuivrai ce désir en moi de  rêver le Liban autrement en espérant que son mandat soit un  tremplin pour une vraie souveraineté exigée et choisie par les libanais eux-mêmes.

Jinane Chaker Sultani Milelli
Jinane Chaker-Sultani Milelli est une éditrice et auteur franco-libanaise. Née à Beyrouth, Jinane Chaker-Sultani Milelli a fait ses études supérieures en France. Sociologue de formation [pédagogie et sciences de l’éducation] et titulaire d’un doctorat PHD [janvier 1990], en Anthropologie, Ethnologie politique et Sciences des Religions, elle s’oriente vers le management stratégique des ressources humaines [diplôme d’ingénieur et doctorat 3e cycle en 1994] puis s’affirme dans la méthodologie de prise de décision en management par construction de projet [1998].

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