Dans le cadre de la poursuite du plan de coopération renforcée entre les armées française et libanaise, l’Ambassadeur de France au Liban, M. Bruno Foucher, et la vice-Premier ministre et ministre de la Défense libanaise, Mme Zeina Acar, ont présidé ce mercredi 24 juin une cérémonie de remise de matériel français sur la base navale de Beyrouth, en présence du chef d’état-major de la Marine libanaise, le capitaine de vaisseau Haytham Danawi, et du général de brigade Zyad Nasr, ainsi que d’officiers français et libanais.

À cette occasion, la Marine libanaise s’est vue remettre quatre embarcations semi-rigides, d’une longueur de 11,5 mètres et pouvant embarquer jusqu’à 25 personnes. Livrées par le porte-hélicoptères Dixmude lors de son escale à Beyrouth en mars dernier, ces embarcations rapides seront utilisées par les forces navales dans des missions de police maritime et de secours en mer.

Ce don de la France s’inscrit dans le cadre de sa contribution, depuis 3 ans, à la montée en puissance de la Marine libanaise à travers un plan de coopération navale franco-libanaise qui doit permettre au Liban de se doter d’une marine robuste, capable d’exercer sa pleine souveraineté sur ses eaux territoriales.

Le nombre d’escales de la Marine nationale illustre à lui seul l’intérêt de la France pour le Liban : depuis 2015, près de 35 escales ont eu lieu à Beyrouth, un record inégalé par aucune autre nation. Elles sont l’occasion d’échanges entre les deux marines, comme l’a montré l’exercice majeur Cèdre bleu en juin 2019.

Chaque année, des programmes d’instruction et de formation sont par ailleurs organisés par des experts militaires français dans les deux pays au profit d’officiers et sous-officiers libanais. Sur ces cinq dernières années, l’ensemble de la contribution française à la sécurité du Liban s’élève à un demi-milliard de dollars, preuve de l’attachement de la France au renforcement de l’Armée libanaise, pilier de l’État, garante de l’indépendance et de la souveraineté du Liban.

Dans son discours, l’Ambassadeur a souligné l’importance de la coopération bilatérale de défense :

« Madame la Vice Premier ministre et Ministre de la défense,
Monsieur le représentant du Commandant en Chef de l’armée libanaise,
Mesdames,
Messieurs,

Je suis particulièrement heureux de me trouver parmi vous à l’occasion de la remise à l’Armée libanaise de ces quatre embarcations d’intervention rapide. J’en profite pour vous remercier, commandant Dannawi, pour la chaleur de votre accueil à la Base navale de Beyrouth. C’est un lieu bien connu des commandants de nos bâtiments militaires : ils sont à peu près tous venus se présenter ici lors de leurs escales à Beyrouth. Il me semble donc que nous sommes justement à l’endroit idéal pour marquer une étape supplémentaire dans notre coopération bilatérale de défense.

En effet, le don de ces bateaux d’intervention rapide illustre la détermination de la France à aider l’Armée libanaise, et en particulier ses Forces navales. Ces vedettes rapides identifiées par l’état-major de Yarzeh comme une capacité critique donneront davantage de puissance et de vélocité aux marins libanais. Elles rejoignent la panoplie d’outils dont la marine dispose pour faire appliquer la souveraineté du Liban dans ses ports et ses espaces maritimes proches.

Dans le monde libanais de la mer, qui rassemble tant d’énergies et de potentialités, ces embarcations contribueront à ce que l’Armée libanaise retrouve sa place de principal opérateur de sécurité et de stabilité indispensable au développement d’une économie d’avenir tournée vers le grand large.

Madame la Vice Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, j’ai eu l’occasion au mois de mars de traverser la Méditerranée à bord d’un bâtiment de la Marine nationale. Il faut, de Toulon à Beyrouth, avoir passé Bonifacio, doublé Messine et longé les côtes de la Crête pour se rendre compte, en accostant à Beyrouth, que l’on vient de changer de pays, sans vraiment avoir changé de monde. Cette unité de lieu, cette communauté culturelle contiennent de formidables opportunités d’ouverture et de développement.

Avec deux ports majeurs dont les eaux et les chenaux peuvent accueillir les plus grands bâtiments, des universités techniques et commerciales performantes et une diaspora dynamique, le Liban a tout pour prospérer dans cet espace. J’en suis donc convaincu, dans son voisinage régional complexe, la mer, au Liban, n’est pas un mur : c’est une porte sur le monde.

Madame la Vice Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, la nécessité de gérer un espace maritime équivalent à sa superficie terrestre impose à l’Etat libanais d’être présent en mer et d’être capable d’y agir. Nous partageons avec vous l’idée d’une action fédératrice de l’Etat en mer, en lien avec tous les acteurs privés et publics. Cette organisation est active depuis longtemps dans nos deux pays. La Marine y a toute sa place, en lien avec les autres services de l’Etat. Au-delà de la gestion strictement sécuritaire des frontières, l’Action de l’Etat en mer se déploie de la haute mer vers la côte, dans tous les domaines qu’ils soient économiques, sociaux, environnementaux ou patrimoniaux.

La France, à l’instar de ses partenaires européens, est convaincue que le Liban a un rôle majeur à jouer et que des moyens supplémentaires doivent lui être alloués.

Le don de ces quatre embarcations, qui coïncide avec la récente cession par l’Allemagne de nouveaux radars côtiers, est bien la preuve de cette convergence d’intérêts.

La France souhaite plus que jamais se positionner aux côtés de l’Etat libanais, de ses forces armées et de sa marine, pour lui permettre d’agir en mer. Elle se positionne au nom d’une coopération navale forte et d’une histoire intime entre la France et le Liban.

La France assure l’armée libanaise de tout son soutien.

Vive la France, vive le Liban, vive l’amitié franco-libanaise ! »