Le Premier Ministre Saad Hariri a officiellement retiré sa démission à l’issue du premier conseil des Ministres ayant lieu depuis la crise engendrée par sa démission surprise le 4 novembre dernier et après que les partis composants le conseil aient unanimement accepté la politique de distanciation du Liban des crises régionales.

Le Conseil des Ministres, présidé par le Président de la République, le Général Michel Aoun,  s’est réuni ainsi ce mardi à partir de Midi au Palais Présidentiel de Baabda, suite à un accord entre les différents partis libanais concernant la politique de dissociation que doit désormais tenir le Liban face aux crises régionales.

Le Premier Ministre se rendra également ce vendredi à Paris pour assister à une conférence de soutien au Pays des Cèdres, conférence à laquelle assisteront les différents ministres des Affaires Etrangères du Conseil de Sécurité de l’ONU ainsi que ceux de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Egypte et des représentants de l’UE et de la Ligue Arabe.

Des réunions entre membres exécutifs du Courant du Futur, proche du Premier Ministre et du Hezbollah ont également permis de baisser les tensions politiques et permettre la conclusion d’un accord de sortie de crise, chacun des partis ayant décidé de baisser le ton médiatique visant l’Iran et la Syrie d’une part et l’Arabie Saoudite d’autre part.

Il s’agirait également de réaffirmer le soutien de la scène politique locale aux accords de Taëf et à son application et à faciliter le retrait des combattants du Hezbollah de la Syrie.

Un communiqué à ce sujet a été publié à l’issue de la réunion du Conseil, rappelant ces principes. Ont été également évoquées les menaces israéliennes, la crise des réfugiés syriens présents au Liban et la crainte d’un retour à des attentats au Liban en cette fin d’année.

Une crise politique provoquée par le bras de fer entre l’Arabie Saoudite et l’Iran

Convoqué par le prince héritier saoudien, Saad Hariri avait annoncé depuis Riyad sa démission le 4 novembre dernier. Les autorités politiques libanaises ont rapidement été convaincues par l’internement du Premier Ministre poussé à la démission. Exigeant son retour, le Président de la République a récusé cette démission, l’estimant non constitutionnelle en raison de son annonce depuis un sol étranger.

Cette crise a été résolue par le retour du Premier Ministre, le 22 novembre dernier, jour de l’anniversaire de l’Indépendance du Liban, suite à la médiation française et égyptienne.

Saad Hariri avait indiqué suspendre sa démission pour que soient évoqués les différents facteurs de la crise et notamment la présence de combattants du Hezbollah en Syrie et au Yémen.

Pour sa part, le Royaume Saoudien poursuit sa critique du Liban, accusant le Hezbollah, outre de le fait de contrôler les institutions libanaises, de contrôler également les banques et les ports libanais.

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