Figure marquante du XXème siècle, Charles Malek était l’une de ses personnes d’envergure mondiale comme on n’en connait peu. Diplomate, philosophe, il s’est notamment fait connaitre comme étant le représentant du Liban à la Conférence de San Francisco, celle qui a donné le jour à l’Organisation des Nations Unies. En 1958, il présidera la treizième session de l’Assemblée Générale de l’organisation.

Né en 1906 à Bterram située dans le Koura au Nord Liban et appartenant à la communauté orthodoxe, Charles Malek rejoindra rapidement l’American Mission School for Boys à Tripoli puis l’Université Américaine de Beyrouth où il obtiendra un diplôme de Mathématique et de Physique. Il se rendra ensuite en 1929 au Caire pour un emploi au sein de la Fondation Rockefeller. Depuis l’Egypte, Il commencera à s’intéresser à la Philosophie et d’où il partira pour poursuivre ses études  à Fribourg en Allemagne d’abord en 1930.

Critiquant la montée malheureuse du Nazisme en Allemagne il se rendra dès leur arrivée au pouvoir en 1933 aux USA ou il obtiendra le premier PhD en Philosophie de l’Université de Harvard pour une personne originaire des Pays Arabes et entamera une carrière dans l’enseignement.

Charles Malek retournera ensuite à Beyrouth pour fonder à l’AUB le département de Philosophie qu’il dirigera comme titulaire de la chaire jusqu’en 1945.

A partir de 1945, il sera nommé Ambassadeur du Liban aux Nations-Unis et aux USA.

Un diplomate hors-pair

Représentant du Liban à l’ONU dès sa fondation lors de la conférence de San Francisco, il sera nommé rapporteur de la commission en charge des droits de l’Homme de 1947 à 1948 et sera à ce titre l’un des principaux rédacteurs de la Déclaration universel des Droits de l’Homme avec l’épouse du Président Américain, Présidente de ce Conseil et déléguée américaine auprès de l’Assemblée Générale, Eleanor Roosevelt et l’Ambassadeur de France à l’ONU, René Cassin. Le 10 décembre 1948, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme sera adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unis, à Paris, au Palais Chaillot, par 48 voix pour, 8 abstentions et sans aucune voix s’y opposant.

Il participera également à la fondation de la Ligue Arabe.

Charles Malek poursuivra sa carrière onusienne jusqu’en 1955 comme représentant du Liban mais également comme Président du Conseil Economique et Social. Il succédera à Eleanor Roosevelt, conformément à sa volonté, à la commission des Droits de l’Homme. Il retournera à l’ONU en 1958 pour présider la 13ème réunion de l’Assemblée Générale de l’Organisation. Ce poste de Président de l’Assemblée Générale de l’ONU sera d’ailleurs à l’origine d’une polémique: Charles Malek sera accusé d’avoir visité le pavillon israélien à la foire de New York et porté un toast à «l’amitié au Moyen-Orient» avec le consul d’Israël, en dépit de ses positions politiques connues en faveur de la cause palestinienne.

Un intermède de Ministre au Liban

Entre 1956 et 1957, Charles Malek sera nommé ministre de l’Education et des Arts. Il cumulera également la fonction de ministre des Affaires Etrangères de 1956 à 1958. Il sera également élu député en 1957 pour un mandat de 3 ans.

Un retour à la vie civile marqué par l’enseignement

Rendu à la vie civile, Charles Malek retournera à l’enseignement dès 1960. il sera professeur de Philosophie mais également sur diverses matières dont celles concernant les Droits de l’Hommes dont de nombreuses universités américaines dont Harvard, the American University in Washington, DC, Dartmouth College dans le New Hampshire, University of Notre Dame en Indiana. Il retrouvera également sa chaire de philosophie à l’AUB au Liban qu’il dirigera entre 1962 et 1976. A ce titre, Charles Malek recevra une cinquantaine de diplômes honorifiques de diverses universités américaines et européennes.

Charles Malek s’intéressera également à l’aspect théologique en étant l’auteur de nombreux commentaires sur la Bible et les écrits apocryphes du début du Christianisme. Il servira à ce titre comme Président du Conseil Mondial de l’Education Chrétienne entre 1967 et 1971 et comme Vice Président pour l’Unification de la Bible entre 1966 et 1972.

Un des fondateurs des Forces Libanaises

Charles Malek au Liban se fera également connaitre par son rôle pour la défense de la cause chrétienne durant la guerre civile de 1975 à 1990. Il sera d’ailleurs un des pères fondateurs, considéré comme étant à la l’origine de la base idéologique de ce dernier, en dépit de ne pas être maronite, du Front pour la Liberté et l’Homme. Ce mouvement deviendra les Forces Libanaises, avec les Présidents du Parti Kataëb, Pierre Gemayel et du Parti National Libéral, Camille Chamoun.

Le décès de Charles Malek

Charles Malek décèdera le 28 décembre 1987 suite à une insuffisance rénale provoquée par divers problèmes cardiaques.

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