L’ONG Human Rights Watch (HRW) a vivement critiqué, dans un communiqué, les municipalités libanaises. Celles-ci auraient expulsé des centaines de réfugiés syriens de leurs domiciles depuis 2016.

Selon le communiqué, “au moins 13 municipalités libanaises ont expulsé de force de leurs maisons, un nombre estimé de 3 664 réfugiés syriens et les ont expulsés apparemment en raison de leur nationalité ou de leur religion“.

HRW indique que ces municipalités ne disposent d’aucun motif pour expulser ces réfugiés, et accuse également les hommes politiques libanais d’inciter et d’encourager ces mesures discriminatoires par les déclarations qu’ils font.

Les dirigeants libanais devraient réprimer la rhétorique qui encourage ou tolère les expulsions forcées, les expulsions et autres traitements discriminatoires et le harcèlement à l’encontre des réfugiés au Liban

Alors que les raisons officielles, selon HRW sont notamment basées sur les régulations des domiciles et notamment le fait que ces réfugiés résident dans des lieux non enregistrés auprès des municipalités, l’ONG note que ces mesures vise exclusivement les réfugiés syriens et non les ressortissants libanais. Ils notent également que ces expulsions provoquent de graves problèmes socio-économiques.

HRW accuse ces municipalités de discrimination religieuse, indiquant que ces municipalités sont principalement situées dans des régions chrétiennes et visent des réfugiés syriens musulmans.

HRW tempère toutefois ces propos, estimant que ces mesures interviennent dans un climat de fatigue provoquée par la présence de ces derniers alors que le soutien de la communauté internationale tarde à se concrétiser.

Ce communiqué intervient alors que 499 ressortissants syriens auraient ainsi regagné ce mercredi à 9h du matin, leur pays volontairement via la ville de Chébaa où des bus les attendaient pour les acheminer vers les localités de rapatriement. Ces réfugiés sont notamment originaires des localités de Beït Djine et de Mazraat Beït Djine.

Le Liban héberge plus 1.8 millions de réfugiés syriens, a indiqué le Président de la République Libanaise, le Général Aoun, dans une interview diffusée la semaine dernière par la chaine TV5 et qui avait appelé au retour de ces derniers dans des zones sécurisées en Syrie. Ce chiffre est contradictoire avec ceux des agences de l’ONU qui évoquent moins d’un million de réfugiés syriens présents sur le territoire des Cèdres.

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