Une crise politique fait suite au mandat d’arrêt publié par le juge Tarek Bitar dans le cadre de l’enquête portant sur l’explosion du Port de Beyrouth à l’encontre du bras-droit du président de la chambre des députés, l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil. La publication de ce mandat d’arrêt intervient alors que ce dernier a refusé à se présenter devant le magistrat en charge de l’enquête hier. Une altercation verbale a ainsi opposé les ministres proches du président de la république à ceux de Nabih Berri.

Pour rappel, le juge Tarek Bitar a été immédiatement dessaisi du dossier suite à cette décision

Les ministres de la coalition chiite Amal, appuyés par ceux proches du Hezbollah menacent ainsi de démissionner du gouvernement, quelques semaines à peine après la proclamation d’un nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre Najib Mikati si le dossier n’est pas retiré au juge Tarek Bitar.

Plusieurs ministres ont ainsi indiqué qu’il s’agit désormais à la fois de préserver la stabilité du Liban et de respecter le droit à la justice pour les familles des victimes de l’explosion qui a fait plus de 200 morts et plus de 6500 blessés.

Pour l’heure, le ministre de la justice Henri Hélou a été chargé par la présidence de la république de présenter des suggestions lors de la session du cabinet qui aurait lieu aujourd’hui à 16 heures. Ce dernier note le principe de la séparation des pouvoirs et que les forces politiques ne connaissent pas les détails de l’enquête en cours.

Ali Hassan Khalil menace d’escalade

Pour sa part, l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil a décrit le mandat d’arrêt émis par le juge Tarek Bitar comme étant illégal, indiquant que celui-ci avait été préparé à l’avance. Il a ainsi accusé le magistrat d’être influencé par l’opinion publique et qu’il est incompétent pour le juger, allusion à l’immunité parlementaire dont le député jouit actullement.

Ali Hassan Khalil indique également qu’une délégation étrangère aurait rencontré le juge après la publication de ce mandat d’arrêt, mettant en garde contre une escalade de la situation, “menaçant la stabilité du Liban”, estimant que certains intérêts rechercheraient à changer les équilibres locaux et régionaux.

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