Les queues se font de plus en plus longues devant les stations essence au Liban, sur fond toujours de pénuries de carburants alors que les sociétés distributrices ont arrêté toute livraison dans l’attente d’une nouvelle grille tarifaire suite aux propos du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé qui annonçait que son établissement cessait de subventionner ces produits. La direction générales du pétrole a pourtant indiqué que la grille tarifaire de ce mercredi est toujours en vigueur.

Ainsi, les autorités libanaises ont dénoncé la décision du gouverneur de la Banque du Liban, l’estimant contraire à ces engagements, rappelant notamment que ce dernier s’était engagé à poursuivre le programme de subvention aux carburants jusqu’à la fin de l’été contre une hausse de la parité utilisée dans le cadre de ce programme qui est ainsi passée de 1507 LL/USD à 3900 LL/USD, le mois dernier. Certaines sources estiment ainsi que le gouverneur de la Banque du Liban a dépassé le cadre de ses prérogatives, ce qui pourrait ouvrir la voie à son renvoi.

Aussi, la direction générale du pétrole a également dénoncé l’attitude de la BdL, estimant qu’elle doit assumer ses responsabilités et ainsi mettre en place les lignes de crédit suffisantes pour sécuriser l’approvisionnement en carburants. Par ailleurs, elle appelle les sociétés importatrices à respecter la tarification actuelle, faute de quoi des sanctions pourraient être prises à leur encontre.

Riad Salamé semble ainsi être désormais coincé par les capacités financières des réserves monétaires de la banque centrale qui semblent de plus en plus être épuisées.

Par ailleurs des incidents ont également eu lieu, avec le détournement d’un camion citerne d’essence ou encore des coups de feu à une station essence.

Plusieurs localités sont désormais totalement privées de courant. il s’agit notamment du cas de Hadath, Baabda et Hazmieh près de la capitale Beyrouth où les propriétaires des générateurs ont éteint leurs moteurs faute de fioul disponible. Seul, le centre commercial Carrefour reste alimenté, indique une dépêche de l’Agence Nationale d’information.

Avec les carburants, les yeux se tournent également vers les hôpitaux qui dépendent aujourd’hui de leurs générateurs pour leurs équipements critiques, comme les IRM ou encore les respirateurs artificiels. Il y a 2 jours, le président de l’association des hôpitaux privés avait déjà annoncé que 3 établissements de la capitale elle-même ne disposaient plus de stocks pour faire fonctionner leurs générateurs. Outre les carburants, les établissements hospitaliers souffrent également des pénuries de médicaments, la Banque du Liban étant en retard pour payer les factures des importateurs.

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