Lors d’une réunion consacrée à la crise des carburants qui s’est tenue au Palais Présidentiel de Baabda, il a été décidé d’augmenter une nouvelle fois des prix via la hausse du taux de parité utilisé qui passe de 3 900 LL/USD à 8 000 LL/USD. Le financement de cette nouvelle mesure sera effectué via l’ouverture d’un compte temporaire pour couvrir l’aide urgente et exceptionnelle aux carburants provenant de l’essence, du diesel, du gaz domestique, des prestataires de services et de l’entretien des centrales électriques qui devrait ainsi couvrir la différence entre ce taux de change de 8 000 LL/USD et celui de la plateforme électronique Sayrafa de la banque centrale.

Un plafond de 225 millions de dollars sera cependant mis en place pour les carburants jusqu’à fin septembre. Après cette date, les subventions devraient être totalement levées.

La différence sera assumée par l’état sur base du budget 2022. Quant au ministère de l’énergie et des ressources hydrauliques, il devra publier dans les heures qui viennent une nouvelle grille tarifaire.

Celui-ci devrait être de 127 000 LL pour l’essence et de 110 000 LL pour le fioul par bidon de 20 litres. Cette opération vise ainsi à préserver les réserves de la Banque du Liban en portant ce déficit sur le compte des finances publiques.

Par ailleurs, la lutte contre le stockage illégal et les opérations de contrebande seront encore intensifiées. Les participants ont ainsi appelé à une meilleure coordination entre organes sécuritaires.

Cette réunion s’est déroulée en présence du président de la République, le général Michel Aoun, du Premier ministre sortant Hassan Diab, du ministre des Finances Ghazi Wazni et du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salameh. Actuellement en déplacement au Nord du Liban, le ministre sortant de l’énergie a également assisté via l’application Zoom.

Par ailleurs, l’indemnité de transport aux fonctionnaire passera à 24 000 LL par jour et une aide sociale d’urgence égale à la base du salaire mensuel ou de la pension sera accordée aux fonctionnaires.

Ces décisions sont exceptionnellement approuvées par le président de la république, le Général Michel Aoun et le premier ministre sortant Hassan Diab en raison de la démission du gouvernement. Cependant, elles seront encore être avalisées par le prochain cabinet qui reste à constituer depuis désormais plus d’une année.

Riad Salamé, toujours dans le viseur de la Présidence de la République

Dans une allocution télévisée, le chef de l’état a dénoncé l’humiliation de la population en raison de la crise des carburants, soulignant que celle-ci a été exacerbée par l’insistance du gouverneur de la Banque du Liban à lever les subventions.

Je vous dis franchement quelle est la situation aujourd’hui, et ils veulent une nouvelle détérioration et voir des gens faire la queue dans l’humiliation ; le gouvernement sera formé en coopération avec le Premier ministre désigné pour qu’il soit capable de mettre en œuvre des réformes

Michel Aoun, le 21 août 2021

S’exprimant également à la fin de cette réunion, le premier ministre sortant a estimé que cette solution vise à remédier aux répercussions de la décision de la Banque centrale de supprimer les subventions aux carburants, soulignant l’impact important sur la partie la plus vulnérable de la population.

Il s’agit également de permettre l’entretien des centrales électriques. L’état devrait ainsi assumer la différence entre parité de 3 900 LL/USD et taux de change sayrafa au final.

Cependant, des sources proches du dossier soulignent que le problème de fond, induit par l’absence de liquidité y compris au sein de la Banque du Liban reste irrésolu. Ils soulignent également que l’augmentation des prix des carburants devrait amener à une forte hausse du taux d’inflation ces prochains jours.

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