Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.
Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.

L’Association des Banques du Liban a catégoriquement rejeté le plan de sauvetage adopté hier par le gouvernement Hassan Diab estimant ne pas avoir été consultée et “ayant détruit la confiance envers le Liban”.

L’association estime que ce plan nuit ainsi à l’investissement et éloigne la possibilité d’une reprise économique. Elle considère ainsi les mesures concernant les revenus et les dépenses publics vagues, note qu’il n’y a pas de réponse aux mesures inflationnistes qui pourraient amener à une hyperinflation.

Aussi elle appelle les députés libanais à rejeter le plan de sauvetage économique et indique qu’elle présentera un plan “qui devrait restaurer la croissance”.

Les Banques Libanaises – mais également la Banque du Liban – font l’objet de vives critiques après avoir instauré de manière unilatérale un contrôle des capitaux en novembre dernier après avoir démenti dans un premier temps tout problème de liquidité durant l’été. Elles sont également accusées, avec la Banque du Liban, d’avoir caché de lourdes pertes, à hauteur de 63 milliards de dollars, accentuant la crise économique.

Ainsi de nombreuses manifestations ont lieu de manière quasi-quotidienne devant la Banque du Liban et ses succursales régionales alors que des branches locales des banques privées ont été vandalisées par des manifestants qui réclament de pouvoir retirer les fonds qui leurs appartiennent. Ainsi, à Tripoli, plusieurs banques ont été incendies en début de semaines, tout comme à Beyrouth ou encore à Saïda et à Nabatiyeh au Sud du Liban où des jets de cocktails molotov ont visé leurs succursales.

Les établissements bancaires locaux sont également accusés d’avoir permis le transfert de fonds importants en dépit de ces mesures de contrôle des capitaux contribuant ainsi à la crise de liquidité.

Pour rappel, le plan de sauvetage appelle à une restructuration du secteur bancaire privé et public avec une contribution à hauteur des capitaux des actionnaires actuels – dont l’annulation des capitaux que les actionnaires possèdent au sein de ces établissements à moins de réinvestir les profits obtenus ces dernières années par le biais des opérations d’ingénierie financières menées par la Banque du Liban. Les actionnaires existants pourraient alors conserver une présence au sein de l’actionnariat de ces établissements financiers.

Outre la restructuration du secteur financier, le plan adopté hier par le gouvernement Hassan Diab prévoit un appel à une aide économique du FMI pour un montant de 10 milliards de dollars, la fin du maintien de la parité entre la Livre Libanaise et le dollar, la monnaie, la lutte contre la corruption et le recouvrement des sommes transférées illégalement et détournées des administrations publiques.

Le premier ministre Hassan Diab et le Ministre des Finances Ghazi Wazni ont officialisé aujourd’hui une demande d’assistance financière auprès du FMI, a-t-on appris.

Lire également

Le communiqué de l’ABL (En français)

Hier, le Premier ministre, le Dr Hassan Diab, le Premier ministre, a présenté le plan de redressement financier tant attendu du gouvernement au Liban.

Et puisque les banques, membres de l’Association des banques du Liban, ont des obligations fiduciaires envers près de 3 millions de déposants, l’association ne peut en aucun cas approuver ce plan unilatéral, qui nécessite les commentaires suivants:

L’association n’a pas été consultée ni impliquée dans le plan présenté hier. Cependant, l’association est un élément essentiel pour toute solution, car l’économie a besoin d’un secteur bancaire solide capable de remplir son rôle de vecteur d’inclusion sociale et de croissance en accordant du crédit aux particuliers et aux entreprises.

Le processus de restructuration locale, comme mentionné dans le plan, saperait davantage la confiance au Liban, localement et internationalement. Dans le même temps, le plan mentionne les principes fondamentaux de la restauration et de l’amélioration de la confiance des investisseurs, tels que la préparation d’une stratégie anti-corruption efficace, mais il n’a pas été détaillé – ce qui soulève des questions sur le calendrier de mise en œuvre. En fait, le plan est susceptible d’entraver les investissements dans l’économie, et donc les perspectives de reprise.

Le plan n’est pas financé: il suppose un soutien financier international, notamment du Fonds monétaire international et / ou de la conférence CEDRE. À notre connaissance, les discussions officielles avec le Fonds sur cette question sont sur le point de commencer tandis que les paiements au Cèdre sont en attente de mise en œuvre des réformes nécessaires.

Les procédures relatives aux recettes et aux dépenses – nécessaires pour obtenir le soutien du FMI – restent vagues et ne sont pas étayées par un calendrier précis de mise en œuvre.

Certaines hypothèses du plan (y compris les hypothèses de croissance et d’assainissement budgétaire) peuvent faire l’objet de critiques et de controverses en raison de
(1) l’effet limité qui peut être attribué à la restructuration de la dette intérieure comme mentionné dans le plan et (2) l’impact de la crise mondiale n’est pas encore connu.

Une évaluation de ces impacts conduirait à des projections budgétaires et à des chiffres et ratios très différents.

Le plan ne s’attaque pas aux pressions inflationnistes et il peut, à son tour, conduire à une inflation très élevée.
La composante sociale du plan, qui est essentielle compte tenu de la situation sociale et économique fragile au Liban, nécessite des explications et des détails supplémentaires, en particulier en ce qui concerne les trois priorités suivantes:
le maintien de l’emploi,
la réduction de la pauvreté
et la réduction des inégalités.

La présentation des origines de la crise montre un biais au détriment des banques.

Si nous comprenons les causes politiques d’une telle approche, nous voyons qu’elle doit être corrigée du fait que le secteur bancaire a fourni le financement nécessaire au secteur public qui a décidé de l’allouer et de le dépenser sans que les banques aient un rôle à jouer à cet égard. Cette émission dépeint un emprunteur qui accuse le prêteur d’être responsable de son échec. De plus, une approche punitive du secteur bancaire signifie en fait une approche punitive des déposants.

La situation actuelle au Liban appelle d’urgence à l’instauration d’un dialogue constructif et à l’expression d’unité et de solidarité:

Nous ferons notre part en tant qu’association pour soutenir le pays durant cette période difficile, tout en respectant nos obligations de crédit comme nous l’avons fait par le passé.
Il est désormais urgent de prendre des mesures concrètes et de parvenir à un consensus entre toutes les parties concernées, sachant que chaque jour qui passe sans réforme aggrave encore la situation.

L’association reste prête à travailler avec le gouvernement pour trouver une solution de compromis au bénéfice de tous les Libanais.

Il existe des alternatives crédibles à ce plan. L’association entend présenter prochainement au gouvernement et au peuple libanais un plan qui contribuera à atténuer la récession et à ouvrir la voie à une croissance durable.

En conclusion, l’association estime qu’une grande partie de ce qui est énoncé dans le plan gouvernemental affecte les biens individuels que la constitution libanaise prévoit explicitement pour sa protection et qu’il est l’un des principaux piliers de la société libanaise, et l’association considère que la tendance à juger les Libanais pour des actions qui ne sont pas dans les lois et ensuite donner à ces dispositions un effet rétroactif contraire à Pour toutes les lois et coutumes, puis les inclure dans des chemins étranges des pratiques acceptées qui donnent aux gens le droit de passer en revue avec les services compétents et avec le Conseil consultatif d’État, qui sont toutes des tendances regrettables dans la législation de l’État de droit.

En conséquence, nous espérons que les représentants de la nation répondront et jugeront même ceux qui osent les formuler de violer les fondements juridiques et constitutionnels sur lesquels l’État libanais a été fondé.

la Direction de l’information et des relations publiques de l’Association des Banques du Liban

Le communiqué en arabe

قـدّم دولة رئيس مجلس الوزراء الدكتور حسان دياب أمس خطة الحكومة للإنعاش المالي في لبنان، والتي طال انتظارها.

وبما أن على المصارف أعضاء جمعية مصارف لبنان واجبات ائتمانية تجاه ما يقارب 3 ملايين مودع، فإن الجمعية لا يمكن أن توافق بأيّ حال من الأحوال على هذه الخطة الانفرادية التي تستوجب التعليقات التالية:لم تتم استشارة الجمعية أو إشراكها في الخطة المقدّمة يوم أمس. مع ذلك ، فإن الجمعية هي جزء أساسي من أي حل، إذ يتطلّب الاقتصاد وجود قطاع مصرفي قوي قادر على تأدية دوره كوسيلة للإدماج الاجتماعي والنمو من خلال منح الائتمان للأفراد والشركات.إن عملية إعادة الهيكلة المحلّية ، كما وردت في الخطة، من شأنها الإمعان في تقويض الثقة بلبنان محلياً ودولياً. في الوقت نفسه ، ذكرت الخطة المقومات الأساسية لإستعادة وتعزيز ثقة المستثمرين، مثل إعداد استراتيجية فعّالة لمكافحة الفساد، ولكن لم يتمّ تفصيلها – مما يثير تساؤلات حول توقيت التنفيذ. في الواقع ، من المحتمل أن تعيق الخطة الاستثمار في الاقتصاد ، وبالتالي احتمالات الانتعاش.إن الخطة غير مموَّلة: فهي تفترض الدعم المالي الدولي ، ولا سيّما من صندوق النقد الدولي و/ أو مؤتمر سيدر CEDRE. وبحسب علمنا ، فإن المناقشات الرسمية مع الصندوق حول هذه المسألة على وشك أن تبدأ في حين أن مدفوعات “سيدر” هي رهن تنفيذ الإصلاحات اللازمة.تبقى الاجراءات المتعلّقة بالإيرادات والنفقات – والضرورية لنيل دعم صندوق النقد الدولي – غامضة وغير مدعّمة بجدول زمني دقيق للتنفيذ.ان بعض فرضيات الخطة (بما في ذلك فرضيات النمو وضبط أوضاع المالية العامة) قد تكون عرضة للانتقاد ومثار جدل بالنظر إلى (1) التأثير المحدود الذي قد يُعزى لإعادة هيكلة الدين المحلي كما ورد في الخطة و(2) الأثر غير المعروف حتى الآن للأزمة العالمية. ومن شأن تقييم تلك الآثار أن يؤدّي إلى توقّعات في المالية العامة والى أرقام ونسب مختلفة جداً.لا تعالج الخطة الضغوط التضخّمية، وهي قد تؤدّي عملياً بدورها إلى تضخّم مرتفع جداً.إن عنصر الإدماج الاجتماعي للخطة، والذي هو أساسي بالنظر إلى الوضع الاجتماعي والاقتصادي الهشّ في لبنان، يقتضي المزيد من الشرح والتفصيل ، لا سيّما بشأن الأولويات الثلاث التالية: الاحتفاظ بالوظائف ، وتخفيف حدّة الفقر ، والحدّ من عدم المساواة.إن عرض جذور الأزمة يظهر انحيازاً على حساب المصارف. وإذ نتفهّم الأسباب السياسية لمثل هذا المنحى ، نرى أنه لا بدّ من تصويب الأمر لجهة أن القطاع المصرفي قدّم التمويل اللازم للقطاع العام الذي قرّر تخصيصه وإنفاقه من دون أن يكون للمصارف أيّ دور بهذا الخصوص على الإطلاق. ويصوّر هذا العرض مقترضاً يتّهم المقرض بأنه مسؤول عن فشله. علاوةً على ذلك ، فإن وجود نهج عقابي بحقّ القطاع المصرفي يعني في الواقع نهجاً عقابياً بحقّ المودعين .

إن الوضع الراهن في لبنان يستدعي بشكل عاجل إقامة حوار بنّاء والإعراب عن الوحدة والتضامن:سوف نقوم بدورنا كجمعية في دعم البلاد خلال هذه المرحلة الصعبة، مع الالتزام بواجباتنا الائتمانية كما فعلنا في الماضي.من الملحّ الآن اتّخاذ إجراءات ملموسة والتوصّل إلى توافق في الآراء بين جميع المعنيّين، علماً أن كلّ يوم يمرّ دون إصلاح يزيد من تفاقم الوضع.تبقى الجمعية مستعدّة للعمل مع الحكومة من أجل التوصّل إلى حلّ توافقي لصالح اللبنانيّين كافة.ثمّة بدائل ذات مصداقية لهذه الخطة. وتعتزم الجمعية أن تقدّم قريباً إلى الحكومة والشعب اللبناني خطة كفيلة بالمساهمة في التخفيف من الركود وبتمهيد الطريق لنمو مستدام.

ختاماً، ترى الجمعية أن الكثير مما ورد في الخطة الحكومية يمسّ بالملكية الفردية التي ينصّ الدستور اللبناني صراحةً على حمايتها والتي هي من الركائز الأساسية للمجتمع اللبناني، كما تعتبر الجمعيّة أن التوجّه إلى محاكمة اللبنانيّين على أفعال غير موجودة في القوانين ثم إعطاء هذه الأحكام مفعولاً رجعياً خلافاً لكل القوانين والأعراف، ثم إدراجها في مسارات غريبة عن الممارسات المتعارف عليها والتي تعطي الناس حقّ المراجعة لدى الإدارات المختصّة ولدى مجلس شورى الدولة ، هي كلّها توجّهات تصبّ للأسف في تشريع دولة اللاقانون. وعليه، نأمل من ممثّلي الأمة ردّها بل ومحاسبة من تجـرّأ على صياغتها لتعدّيه على الأسس القانونية والدستورية التي قامت عليها الدولة اللبنانية.

مديرية الإعلام والعلاقات العامة

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