Nous vous proposons une petite balade dans l’arrière-pays du Batroun du côté de Smar Jbeil, avec la découverte de la nature verdoyante de la région et de trois deux joyaux patrimoniaux, l’église Mar Nohra, l’église Notre-Dame et la forteresse de Smar Jbeil.

Smar Jbeil est un village verdoyant situé à 4km au sud-est de la ville de Batroun au Liban Nord, à 400 mètres d’altitude, ayant jusque-là, échappé à la fièvre immobilière qui a ravagé Beyrouth.

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Cette localité se trouve à proximité du monastère de Kfifane Saint Cyprien et Justine qui abrite les reliques de deux saints locaux du XIXème siècle, Saint Neemtallah Hardini et Bienheureux Stephane Nehmé ; ainsi que du couvent de Jrebta, où repose le corps de Sainte Rafqa, contemporaine des deux saints précités. Ce qui inscrit Smar Jbeil dans un itinéraire touristique d’un pèlerinage religieux.

Smar Jbeil – qui veut dire « gardien de Jbeil » en phénicien – faisait partie du fief de Sainte-Montagne des seigneurs de Batroun, lors de la présence des Croisées au Liban.

Riche en vestiges médiévaux, Smar Jbeil abrite les ruines d’une forteresse datant du début du XIIe siècle, perchée sur un promontoire rocheux, ainsi que deux églises de la même époque : Mar-Nohra et Notre-Dame.

1- L’église Mar Nohra

L’église porte le nom de Mar Nohra – en syriaque, Nohra veut dire « Lumière ». Ce saint personnage d’origine persane, ayant vécu au IIème/IIIème siècle et qui selon la légende est enterré dans un puits, était venu en Phénicie pour prêcher le christianisme. Il y fut martyrisé, et n’a pas renoncé à sa foi même après avoir eu les yeux crevés. Ainsi, il est le patron de la vue et des yeux, ce qui fait de l’église un lieu de pèlerinage de beaucoup de fidèles venus implorer la guérison de leurs yeux.

L’église Mar-Nohra est un édifice religieux construit en pierre de taille, et notamment avec beaucoup de matériel de récupération des époques romaines et médiévales. C’est une église à plan basilical, comportant trois nefs.

À l’intérieur, les murs de l’église sont entièrement enduits à la chaux, une technique traditionnelle dans les milieux ruraux au Liban. Cet enduit appliqué et lissé à la main ou à la truelle, est constitué d’un mélange de terre avec de la chaux et souvent avec un mélange de fibres végétales et/ou animale, est un revêtement de protection, d’isolation et de présentation, que le paysan libanais utilisait aussi bien pour couvrir les églises et pour son foyer. En plus de ses qualités hygiéniques, il assurait un meilleur éclairage aux pièces en pierre. Située dans une région rassemblant plusieurs églises médiévales à fresques, cette église maronite, datant probablement du XIIème ou IIIème  siècle, pourrait cacher sous la couche de chaux couvrant ses murs, d’importantes fresques.

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2- L’église Notre-Dame

Du côté sud, se trouve les vestiges d’une église dédiée à la Vierge. Une chapelle nef unique et abside semi-circulaire, saillante à l’extérieur. La nef est précédée d’un porche à arche unique. Le tracé de la voute en berceau est brisé, et une grande partie de cette voûte n’existe plus.  Cette église est en partie construite avec des matériaux antiques.

Au niveau de la conque de l’abside, des restes d’un décor peint révélant difficilement deux motifs floraux cruciformes inscrits dans un cercle.

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3- La Forteresse de Smar Jbeil.

Un peu plus haut que l’église, une route mène à la forteresse de Smar Jbeil, située sur le haut d’un promontoire rocheux dominant la mer.

Ce petit château à l’histoire inconnue, remonte probablement à l’époque des Croisés et comporte encore plusieurs éléments rajoutés ultérieurement.  Une muraille de pierre entoure le site qui domine quelques tombes taillées dans le rocher de la période classique. Des éléments architecturaux de l’époque médiévale sont visibles dans la forteresse : des meurtrières, une citerne taillée dans le roc, des différents corps de logis autrefois adossés au donjon, sans oublier les auges ménagées pour le bétail.

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Par Marie-Josée Rizkallah

Photo Francois Bacha pour Libnanews.com. Tous droits réservés

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Marie Josée Rizkallah
Marie-Josée Rizkallah est une artiste libanaise originaire de Deir-el-Qamar. Versée dans le domaine de l’écriture depuis l’enfance, elle est l’auteur de trois recueils de poèmes et possède des écrits dans plusieurs ouvrages collectifs ainsi que dans la presse nationale et internationale. Écrivain bénévole sur le média citoyen Libnanews depuis 2006, dont elle est également cofondatrice, profondément engagée dans la sauvegarde du patrimoine libanais et dans la promotion de l'identité et de l’héritage culturel du Liban, elle a fondé l'association I.C.H.T.A.R. (Identité.Culture.Histoire.Traditions.Arts.Racines) pour le Patrimoine Libanais dont elle est actuellement présidente. Elle défend également des causes nationales qui lui touchent au cœur, loin des équations politiques étriquées. Marie-Josée est également artiste peintre et iconographe de profession, et donne des cours et des conférences sur l'Histoire et la Théologie de l'Icône ainsi que l'Expression artistique. Pour plus de détails, visitez son site: mariejoseerizkallah.com son blog: mjliban.wordpress.com et la page FB d'ICHTAR : https://www.facebook.com/I.C.H.T.A.R.lb/

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