Entre la Présidence de la République et le Courant du Futur du Premier Ministre sortant et probable successeur à lui-même, Saad Hariri, le torchon brule après que les députés du Courant Patriotique Libre aient indiqué mettre à disposition du chef de l’état, leurs votes concernant la désignation du prochain locataire du Grand Sérail.

La Présidence de la République a ainsi répondu au communiqué du Courant du Futur, estimant que le Président Michel Aoun, n’a pas besoin de leçon de droit constitutionnel de quiconque.

Les allégations selon lesquelles le bloc du Mouvement patriotique libre avait l’intention de céder ses voix au président ne sont que de fausses nouvelles et un préjugé qui a précédé les consultations contraignantes que le président avait l’intention de mener aujourd’hui.
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Par conséquent, utiliser cela comme une excuse pour demander au président de reporter les consultations est un jugement d’intentions qui ne peut faire partie d’aucune action politique saine et une tentative flagrante de justifier cette demande et d’ignorer d’autres raisons.
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Le président, qui est chargé de protéger la constitution, n’a besoin de leçons de personne à cet égard

Pour rappel, les consultations des parlementaires visant à désigner un nouveau premier ministre, déjà reportées à plusieurs reprises, ont été remises à jeudi, à la demande du Premier Ministre sortant Saad Hariri.

La Présidence entendait ainsi répondre au communiqué publié par le bureau du Premier Ministre sortant qui estimait que le nouveau report des consultations parlementaires était une violation constitutionnelle grave.

Dans le cadre des contacts politiques préalables aux consultations parlementaires prévues aujourd’hui, il s’est avéré que le Mouvement patriotique libre envisageait de déposer ses votes auprès du président de la République afin qu’il les utilise à sa guise.
C’est une occasion de mettre en garde contre la répétition de la violation constitutionnelle à laquelle le Premier ministre martyr Rafic Hariri a été confronté pendant le mandat du président Emile Lahoud, et de confirmer que le Premier ministre Hariri ne peut couvrir une violation constitutionnelle aussi grave, quelle que soit son utilisation, pour désigner un Premier ministre.

Le Courant du Futur critique également les Forces Libanaises

Le bureau du Premier Ministre sortant s’en est également pris à la décision des Forces libanaises de s’abstenir de nommer qui que ce soit ou de participer à la nomination du prochain locataire du Grand Sérail, estimant que cela conduit à une désignation sans la participation d’un bloc chrétien important, contrairement à l’attachement constant du Premier ministre Hariri aux exigences de la réconciliation nationale.

Le communiqué indique que Saad Hariri a abordé la question avec le Président Nabih Berri, qui était d’accord avec lui. Ils ont décidé que tous deux appelleraient le président et lui demanderaient de reporter les consultations de quelques jours afin d’éviter d’ajouter de nouveaux problèmes constitutionnels et nationaux à la crise sociale, économique et financière majeure à laquelle notre pays est confronté.

Le Liban sans gouvernement depuis le 29 octobre

Le Liban reste sans gouvernement depuis le 29 octobre, quand le premier ministre Saad Hariri, confronté à d’importantes manifestations depuis la nuit du 17 au 18 octobre, a annoncé sa démission. Ces manifestations se déroulent alors que le Liban est confronté à une grave crise économique. Les protestataires dénoncent une classe politique, coupable à leurs yeux d’être corrompue et d’avoir mené le Pays des Cèdres à la faillite politique.

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