Ce vendredi, un projet de loi visant à augmenter, de manière temporaire et nul ne sait combien de choses temporaires nous avons au Liban qui s’éternisent comme d’abord la présence des réfugiés palestiniens depuis 1948, les salaires des services sécuritaires, armée libanaise, sureté générale, forces de sécurité intérieure, de 1 000 000 de livres par mois pour 6 mois.

Cette annonce fait suite à la mise en garde du commandant de l’Armée Libanaise lui-même cette semaine, qui dénonçait la dégradation des conditions de vie des hommes de la troupe ces derniers temps, évoquant même un effondrement de l’institution militaire, il est vrai très mal en point, jusqu’à manquer de viande depuis 1 an et devant faire appel à la générosité par exemple de l’Ambassade de France pour obtenir des rations militaires.

Les services sécuritaires sont essentiels aussi aujourd’hui en raison de la crainte de voir la situation sociale et économique s’effondrer.

Peu de temps avant les importantes manifestations qui ont débuté il y a 2 semaines, chose quelque peu troublante, les soldats stationnés généralement sur les axes principaux comme Zouk Mosbeh ou Jal el Dib avaient disparu, comme pour pouvoir ouvrir la voie et donner voix aux manifestants et à travers eux, à la Grande Muette face à cette dégradation des conditions socio-économiques.

Augmenter les salaires des forces de sécurité, c’est également un peu sembler donner raison aux services en charge de protéger un système à bout de souffle et qui ne comprend plus le cercle infernal dans lequel il s’est enfermé. Ils croient ainsi résoudre un problème par rapport à eux-même mais rendre la situation pire.

Et cela à plus d’un titre, les députés réitèrent une erreur déjà commise à une échelle beaucoup plus importante via l’augmentation des salaires de la fonction publique et privée décidée sous les gouvernements Tamam Salam, Mikati II sous le mandat de Michel Sleiman et avalisée par le gouvernement Hariri III sous le mandant Aoun. Cette augmentation s’était produite sans gain de productivité et aurait dû être suivie à l’époque par une dévaluation de la livre libanaise, ce qui n’a pas été le cas en raison de la politique couteuse du maintien de la parité entre monnaie locale et billet vert.

Au lieu de cela, il s’agit des différents facteurs ayant induit une correction brutale de la parité de la livre libanaise telle qu’on la connait aujourd’hui entre un spread important entre parité officielle toujours à 1507 et parité au marché noir qui dépasse les 10 000 LL/USD. D’autres facteurs sont évidemment à prendre en compte.

Au lieu de résoudre le problème du pouvoir d’achat, voila que les députés souhaitent encore augmenter les problèmes avec une hausse des salaires du personnel sécuritaire … et donc créer une poussée inflationniste via la planche à billet.
La seule solution à ce niveau est d’augmenter le pouvoir d’achat et cela, on en a la capacité notamment en diminuant les marges des importateurs voire même en abolissant les agences exclusives pour de nombreux secteurs essentiels mais encore faut-il en avoir le courage. Cette solution fait d’ailleurs partie des préconisations du FMI et on devra y arriver un jour ou l’autre.

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