Face à la paralysie de son gouvernement en raison de la polémique suite à la mise en examen de plusieurs proches de dirigeants politiques dans le cadre de l’enquête portant sur le port de Beyrouth, le premier ministre Najib Mikati aurait mis en place plusieurs comités ministériels en vue d’adopter des mesures jugées indispensables. Problème, certains de ces comités auraient ainsi abordé des dossiers cruciaux sans aucune coordination avec les parties prenantes, contournant ainsi certains partis prenantes qui auraient eu leur mot pourtant à dire.

Serait plus particulièrement visé, le comité constitué avec le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salameh, l’Association des banques, le vice-Premier ministre Saadeh Al-Shami et le ministre des Finances Youssef Khalil qui aurait préparé un projet de loi controversé concernant le contrôle des capitaux accordant une liberté accrue au gouverneur de la Banque du Liban au lieu d’en limiter les responsabilités, notent les observateurs. Cela est d’autant plus grave que ce projet de loi concernant le contrôle des capitaux ne serait pas compatible avec le plan de sauvetage économique du Liban qui devrait être sur la table des négociations avec le FMI.

Selon ces observateurs, le premier ministre, le gouverneur de la Banque du Liban, l’association des Banques du Liban et les autres parties prenantes oeuvreraient ainsi à limiter la responsabilité des banques libanaises et de leurs actionnaires et non à préserver les droits des déposants eux-même, sans aucun contrôle des autres membres du gouvernement alors que certains partis posent désormais ouvertement la question du changement du gouverneur de la Banque du Liban.

Le premier ministre aurait déjà pris plusieurs autres décisions controversées, comme l’augmentation du salaire minimum ou encore l’approbation d’une avance mensuelle pour les employés du secteur public, des mesures ayant induit une forte détérioration de la parité de la livre libanaise face au dollar et ainsi aggravé la détérioration de la situation sociale et économique.

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