La Banque Audi a proposé à l’état d’hypothéquer une partie de ses biens pour faire face aux pertes financières de la Banque du Liban et des banques commerciales, indique le rapport semestriel publié par l’établissement bancaire.

Un fond étatique pourrait être créé avec des actifs publics comme garantie pour des dizaines de milliards de dollars US d’actifs immobiliers et d’entités privatisables, constituant la part du gouvernement dans les sacrifices nationaux. Ceci réduirait l’endettement de l’État, rembourserait les dettes à la Banque Centrale et réduirait en parallèle les créances bancaires sur la BDL et les engagements envers la clientèle d’un montant équivalent. Corollairement, les grands déposants bénéficieraient d’une injection immédiate de liquidités qui libèrerait des dépôts gelés.

L’établissement estime que ces biens qui pourraient être privatisés et ainsi apporter les liquidités nécessaires au remboursement de l’importante dette publique avant toute mesure de haircut ou de bail-in. L’intérêt, selon la Banque Audi, est de conserver le minimum de capital au sein des établissements pour relancer l’économie libanaise et de permettre aux grands déposants de pouvoir bénéficier de cette mesure pour investir.

Ce rapport intervient alors qu’un bras de fer actuellement lieu entre les actionnaires des banques et le gouvernement libanais au sujet de la restructuration du système financier local, dont les pertes avoisineraient plus 63 milliards de dollars pour la seule Banque du Liban et 83 milliards de dollars pour les banques privées.

Les autorités libanaises souhaiteraient ainsi imposer un approvisionnement des pertes à la quasi-totalité du capital investi par les actionnaires, ainsi que l’entrée de nouveaux actionnaires via une stratégie de bail-in si nécessaire, ce que refusent les dirigeants actuels des banques qui souhaitent en garder le contrôle.

Le rapport de la banque Audi souligne cependant qu’il y a dans le plan de sauvetage “quelques points positifs” notamment au niveau des réformes fiscales et salue l’appel à l’aide financière au Fonds Monétaire International.

Pour rappel, le plan de sauvetage présenté la semaine dernière par le gouvernement Hassan Diab prévoit déjà, outre la restructuration de la dette public, du secteur bancaire privé et de la Banque du Liban, la mise en place d’une société où seraient regroupées les entreprises publiques dont certaines auront à vocation à être privatisées à long terme.

Le rapport de la Banque Audi

Lebanon-Economic-Report-Q1-2020-French

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