il y a deux ans, une étude intéressante, initialement entamée par des académiciens, a été citée dans cet article. Elle explique comment l’État Libanais, probablement à travers des initiatives ou des collaborations interministérielles cherche à faire valoriser le patrimoine national, comme ce fut le cas pour Tyr. Le but de cette démarche est de faire bénéficier le secteur du tourisme du pays des cèdres. Pour ce fait, une trentaine d’articles similaires à celui-ci traiteront individuellement chaque site.

Le déclin vertigineux de l’économie Libanaise a été principalement mis en cause par la corruption de la classe politique, Ceci a été accentué par la pandémie du Covid 19. Notre objectif est à présent, de démontrer, que, si les autorités auraient conservé notre patrimoine culturel et naturel comme moyen de booster l’activité touristique du pays, au lieu de le dilapider, l’impact économique n’ait pas été aussi désastreux.

Donc, le but de ce projet d’étude interdisciplinaire rejoint la géologie, l’archéologie et la gestion des affaires. Cette approche a été utilisée pour, respectivement, comprendre comment gérer les ressources naturelles et culturelles du pays et pour valoriser les biens culturels et naturels afin de booster le secteur du tourisme. En somme, il était question d’évaluer la situation actuelle du tourisme à Tyr, ou d’autres villes du pays comme Beyrouth. Cela, afin d’identifier et d’interpréter les diverses raisons de la dynamique de l’industrie du tourisme dans la région pré Covid 19.

Hélas, pour finir, comme le sujet de recherche s’apprête à étudier l’état actuel du tourisme au Liban, il faut traiter le sujet qui fâche, et tirer le diable par ses cornes. Pour ce fait, nous devons nous pencher sur le dossier de la préservation des vestiges des sites antiques Phéniciens les plus importants (soit Tyrus, Sidon, Berot, Gubla et Aradus).

Tyr:

Le problème auquel Tyr est confronté est l’utilisation inefficace de ses ressources naturelles et culturelles. Comme on a pu le constater, le Liban n’a jamais été capable de gérer ses ressources. Afin d’analyser la situation, nous avons mené une étude selon une approche qualitative. Elle s’appuie sur le traitement de texte pour synthétiser une possible conclusion indiquant la technique que les dirigeants où les notables de la ville ont opté, comme étant à leurs yeux, la meilleure méthode de valorisation de leurs ressources.

Les résultats ont démontré que le développement du tourisme durable à Tyr est exceptionnel en raison de la présence de toutes les ressources nécessaires selon certains spécialistes qui ont entrepris des recherches scientifiques sur des sites similaires.

Cependant, la ville manque gravement d’une gestion administrative et d’une organisation adéquate de ses ressources. Tous les résultats ont souligné l’importance du capital humain dans le développement de toute destination touristique, comme le démontre son histoire, et son occupation depuis l’époque Cananéenne.

La ville, entre 1200 et 333/2 Av. J.-C., était une capitale importante du Royaume de Tyr. À l’époque phénicienne, et dans l’Antiquité elle avait servi comme grande métropole du Levant ancien. Elle a été bien connue de divers voyageurs de la période gréco-romaine (de l’époque d’Hérodote et de Flavius Josèphe) et historique (de l’époque byzantine, médiévale, et ottomane) qui ont décrit, à travers leurs récits, plusieurs vestiges importants. Hélas, de nos jours, ils ne sont valorisés convenablement pour témoigner de sa grandeur. Un autre fait, qui est bien dommage, est l’annulation du festival de Tyr. Aussi, le fait que de nombreux vestiges archéologiques, ou d’autres témoins culturels importants de la ville, ont été laissés à l’abandon par les autorités, serait une chose qui est honteuse!

En bref, l’étude académique, citée dans cet article, souligne que Tyr manque cruellement de gestion administrative, de management et d’organisation de ses ressources. Elle ne gère pas son patrimoine naturel et culturel comme elle le devrait. En résumé, toutes les observations convergent avec le fait que le capital humain est primordial pour le développement de toute destination touristique.

Beyrouth:

Cette cité a été assez présente dans l’histoire cananéenne, durant l’Âge du Bronze. Elle l’a moins  été à l’Âge du Fer I avant qu’elle ne revienne sur la scène géopolitique comme cité vassale du royaume de Sidon, vers l’Âge du Fer II. Un important témoin de son histoire a disparu car soit les vestiges de la ville ancienne ont été soit mal exposés, soit érodés (soumis aux intempéries, donc endommagés de façon naturelle), soit menacés de destruction, soit détruits par des promoteurs immobiliers, comme SOLIDERE. Pour ce fait, nous n’avons plus de témoins visibles de son rôle à l’époque phénicienne. De ce fait, contrairement à Beyrouth, Tyr, Sidon et Jbeil ont su mieux gérer leurs vestiges, même si elles n’ont pas su comment les valoriser correctement. Ce qui laisse croire que les Beyrouthins ont un long chemin à parcourir pour le dossier de conservation du patrimoine.

Beyrouth qui est un cas à part sera traité dans un article ultérieurement. D’ailleurs l’article de Mr. Scandre Hachem récemment publié sur www.wordpress-826931-2844281.cloudwaysapps.com sur BEY 194 nous rappelle comment les autorités Libanaises en charge de sauvegarder notre patrimoine naturel et culturel ont traité le dossier article des cales sèches phéniciennes datant de l’époque perse (ou du Ve s. Av. J.-C.)). À juste titre, soit il y a très peu de vestiges perses (ou phéniciens) à Beyrouth, soit ils n’ont pas été bien préservés!

En fait, ils ne veulent pas en parler, il y a une école d’archéologues au Liban qui estime que le Liban n’est pas un pays phénicien, une sorte de déni identitaire (voir: l’article du Prof. Naji Karam, paru dans l’Orient le Jour). Dès qu’ils arrivent à l’époque romaine, ils s’arrêtent de travailler et passent à la pelleteuse. C’est pour cela que l’ex Premier Ministre Rafic Hariri a fait détruire un village néolithique qui se trouvait au niveau des souks de Beyrouth, une chose qui devrait être évitée désormais article pour plus de détails pour une proposition d’un éventuel plan de protection du patrimoine historique et culturel).

Peut-être est-ce une volonté intentionnelle de leur part de faire disparaitre toute trace de cette magnifique civilisation. Mais ce fait a déjà été soulevé par Ernest Renan, déjà en 1864, qui estimait le patrimoine phénicien en péril! Ne laissons pas ces politiciens corrompus, et leurs associés détruire ce qui nous reste comme témoins de notre grande civilisation. Vous avez déjà volé nos dollars, avec votre corruption. Par pitié, ne nous volez pas nos origines et notre culture avec vos magouilles!

Georges Bellos
Georges Bellos est un auteur libano-grec et hollandais. Né à Beyrouth, il a poursuivi la majorité de sa scolarité au Liban, sauf les années collège entre la France et les USA. Géologue de formation, [option sédimentologie et diagénèse] et titulaire d’un master de géologie [juin 2008], et une license d’archéologie [février 2012], et d'un master d’archéologie [thème: période phénicienne, août 2019], il s’oriente vers la gestion et le management [diplôme de master 2e cycle en Management septembre 2019], puis s'affirme dans les sciences de l’éducation [diplôme d'enseignant, juin 2020, et diplôme de master 2e cycle en éducation et management, Juin 2020]. Il est actuellement investi dans plusieurs projets de recherche. voir ses recherches sur ResearchGate, sa page officielle sur Academia.edu et sa page secondaire à Academia.edu

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