L’ancienne ministre de la défense Zeina Akar Adra du gouvernement Hassan Diab et son mari Jawad Adra feraient l’objet d’une fiche rouge d’Interpol déposée par les autorités irakiennes pour recel d’antiquités. Certaines de ces pièces seraient exposées dans le musée de Nabu ouvert en 2018 à Héri au Nord du Liban.

Les notices rouges concernent les fugitifs recherchés dans le cadre de poursuites ou afin qu’ils purgent leur peine. Une notice rouge consiste à demander aux services chargés de l’application de la loi du monde entier de localiser et de procéder à l’arrestation provisoire d’une personne dans l’attente de son extradition, de sa remise ou de toute autre procédure judiciaire.

Dès son ouverture, le Musée de Nabu avait fait polémique quant à l’acquisition qui serait frauduleux de certaines de ses pièces maitresses issues du pillage de sites et de musées d’Irak et de Syrie lors de la guerre civile. Cette polémique concerne notamment les fameuses tablettes sumériennes au nombre de 136 et qui seraient originaires du site d’Irisagrig entre 2003 et 2009. Le gouvernement irakien demanderait le retour de ces artéfacts.

D’autre part, des articles publiés par la presse libanaise, indiquaient alors qu’une autre partie de ses collections – dont les fameuses stèles funéraires phéniciennes – proviendraient même du site archéologique de Tyr El Bass pillé dans les années 1990. Des archéologues notaient aussi la présence d’objets en provenance du Yémen, un autre pays en conflit.

Pour sa part, le propriétaire privé de ce musée s’appuie sur le décret 3065 du 12/03/2016, adopté à la fin du mandat de l’ancien ministre Roni Arayji. Ce décret légalise leurs collections privées à condition de les déclarer aux autorités compétentes, un texte taillé sur mesure au bénéfice du musée de Nabu et de ses propriétaires, estimaient des activistes à l’époque. Il est cependant arrivé à expiration en mars 2019.

Jawad Adra s’était également défendu de toute acquision illégale, indiquant qu’il s’agissait d’une cabale lancée contre lui et estimant que son action avait sauvé de nombreuses pièces. Il aurait ainsi refusé de restituer les artefacts archéologiques et aurait demandé l’aide des autorités libanaises.

Pour leur part, les autorités irakiennes et plus précisément le ministre irakien de la Culture, du Tourisme et des Antiquités, le Dr Hassan Nazim estiment nécessaire la restitution des pièces et aurait demandé l’aide d’Interpol afin de forcer le couple à les restituer.

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